renouées exotiques et écopastoralisme

Anonyme (non vérifié)

lun 14/10/2013 - 16:40

Bonjour,
Dans le cadre du prochain contrat de rivière, on commence à réfléchir à la mise en place de techniques alternatives et complémentaires pour lutter contre les renouées exotiques. A ce titre, je recherche des retours d'expérience réussies ou non de lutte ciblées ou d'entretien de zones infestées par les renouées par éco-pastoralisme. On ciblerait plutôt l'utilisation de chèvres mais avoir si cela été testé avec d'autres de nos amis à 4 pattes (ovins, bovins, équins, lamas...).

Merci par avance pour vos réponses.

Cordialement, Bertrand FLACHAT
technicien de rivières au SYRTOM
42 155 POUILLY LES NONAINS
contactsyrtom@gmail.com

Lamy Débeth (non vérifié)

mar 15/10/2013 - 16:41

Serge le lama n'aime pas la renouée. Par contre, un petit trèfle à cinq feuilles, il crache pas dessus.

Biquette la chèvre ne dit pas non à la rénouée mais... Il n'y a pas de mais.

Reste Lulu le Zébu et son vieux cousin Lucien, le Z'élu : toujours prêts à pâturer pour rendre service à la nature, période de prédilection mars 2014.

nv (non vérifié)

mar 15/10/2013 - 18:16

hé mon ami: tu sais que t'as l'air bête à manger du foin?

Lamy Râle (non vérifié)

mer 16/10/2013 - 10:08

Je ne suis pas ton ami. On a pas gardé les cochons ensemble il me semble. Je m'en rappellerais, même au milieu d'un troupeau de gens qui ont les deux pieds dans le même sabot.

Vincent MOLINIER (non vérifié)

mer 16/10/2013 - 16:10

Hé mon ami qui râle, t'aimes pas çà les patates ?
Avec mon voisin et ami cochon "nv", nous on aime bien çà, mais pas la renouée, trop filandreuse la japonaise...

Désolé pour Bertrand, je n'ai pas d'infos pour ta demande.

Lamy Cahuètes (non vérifié)

mer 16/10/2013 - 16:48

Roh MOLINIER Vincent t'as rien à dire ; ça nous fait des vacances. Compte les donc les patates qui te restent, tu sais pas qui te mangera.

Vincent MOLINIER (non vérifié)

mer 16/10/2013 - 18:05

Hé mon ami, si tu savais (tu le sais déjà d'ailleurs) les kilos de tubercules et les avances de brassins que je possède...

Signes donc tes interventions depuis ton poste secret à Framboisy

Bertrand FLACHAT (non vérifié)

jeu 17/10/2013 - 09:12

Bonjour,
Merci à tous pour vos interventions particulièrement intéressantes et constructives...

Bertrand FLACHAT
technicien de rivières au SYRTOM
contactsyrtom@gmail.com

Lamy (non vérifié)

jeu 17/10/2013 - 09:57

Ben les réponses sont sans doute à la hauteur de ta question. Va savoir.

Le premier message à caractère humoristique n'appelait pas de réponses particulières (je sais déjà oui que vous êtes pas bien marrants). Avec vos points d'interrogation vous attendez du spectacle et un défouloir, je vous l'offre.

Service les rebelles

Lamy Robert
Sauveur d'eau (en bande pas très organisée)
SYRTAKI

nv (non vérifié)

jeu 17/10/2013 - 10:00

C'est vrai que ce n'est pas trop la partie des "gens de rivière", il faudrait peut être plus te tourner vers les Conservatoires qui ont plus de bouteille sur la gestion par pâturage.

Perso j'avais compris que cela était qq chose d'assez compliqué entre les frais de véto, les problèmes avec les voisins, etc, tu peux déjà te renseigner avec ce livret: http://www.cen-rhonealpes.fr/des-troupeaux-et-des-hommes-en-espaces-nat… (apprécions la référence à Steinbeck).

Bon courage.

(et tout de même un lien qui va changer la vie des mangeurs de patates: http://www.youtube.com/watch?v=y40W7z_e_kk)

Hervé (non vérifié)

ven 25/10/2013 - 09:02

Bonjour,

Ci joint un extrait d'un article paru dans de la revue de communication interne du Grand Lyon au sujet d'une expérience d'utilisation du mouton contre la renouée. A voir éventuellement avec le responsable (jfuliana@grandlyon.org) pour un retour d'expérience.

"La guerre contre la renouée est déclarée «La renouée asiatique est une belle plante, certes, explique Jean-François Uliana responsable de secteur (VT/PO Voirie/ VIAP - Ingénierie Arbres et Paysage), mais qui a la fâcheuse tendance d’envahir un site et d’étouffer tous les végétaux indigènes. C’est une espèce dite invasive. A Sainte-Foy, nous avons, ainsi, un lieu, un talus abrupt composé de remblais rocheux que la Renouée a colonisé. Impossible de faucher cette plante pour l’éradiquer, compte tenu de la pente du terrain. Il fallait trouver une autre solution. C’est lors d’une discussion avec l’un de nos prestataires qu’il nous a proposé la technique de l’écopâturage avec une race de moutons rustiques pouvant se nourrir de cette fameuse renouée». Un protocole de test a donc ainsi été signé pour le traitement de ce site sur trois années. Une dizaine de brebis, de race solognote, ont été conduites sur ce talus. «Au bout d’une semaine, elles s’étaient repues de toutes les tiges de renouée ».
Trois saisons de test ont été prévues. Comme il avait été convenu, les brebis ont été déplacées pour favoriser le regain des jeunes pousses de la plante et éviter qu’elles ne se nourrissent des espèces indigènes, avant de ramener des ovins sur le site pour lutter contre l’envahisseuse. «Huit brebis, différentes du troupeau précédent, ont été repositionnées sur le talus. Mais, il s’est avéré que ces dernières ne s’attaquaient pas à la renouée. Très rapidement, nous avons, alors, récupéré nos premières pensionnaires qui ont, cette fois, effectué le travail». Pourquoi le deuxième troupeau ne s’est-il pas intéressé à la plante exotique ? Mystère, une étude est en cours. En tout état de cause, l’expérience sera conduite, sur trois saisons, avant d’en tirer les conclusions." La renouée asiatique sera-t-elle éradiquée ? Ovins versus renouée asiatique, affaire à suivre.

Par ailleurs sur certaines digues du Rhône (département de l'Ain) gérées par la CNR également avec des moutons, on peut observer des brebis s'attaquer à la Renouées.

Cordialement

Bertrand FLACHAT (non vérifié)

lun 28/10/2013 - 10:05

Bonjour,

Merci Hervé pour le contact au Grand Lyon relatif à l'expérimentation de moutons, je vais essayer d'en savoir un peu plus.

Bertrand FLACHAT
Technicien au SYRTOM

Antonio Samarrange (non vérifié)

mer 30/10/2013 - 11:16

Gros doss. les moutons de la CNR.
Ca fait l'objet d'une publication dans Le Chasseur français (rubrique les petit talus du bord du Rhône).

Boyer (non vérifié)

sam 02/11/2013 - 20:07

Bonjour Bertrand,

je déconseille cette technique sur les berges. J'ai pu voir un chantier test de ce type en Allemagne. Il y avait des refus et surtout beaucoup de morceaux de tiges au sol et même dans l'eau, parfois avec des fragments de rhizomes. Cette technique de gestion appliquée en bord de rivière aggrave donc le risque de dispersion de la plante en aval.
Je profite de mon mel pour vous faire de la mise à jour de notre site "cceau.fr", il n'est pas terminé mais il y a déjà des choses en ligne sur les ripisylves et les renouées du Japon, notamment un article sur les réflexions à mener pour se lancer dans une stratégie de gestion.

C'est ici : http://cceau.fr/biblio/bibliographie_invasives/

et il faut télécharger l'article qui s'appelle "De l'installation d'une plante exotique dans un écosystème à son invasion : quand et comment agir efficacement ? Exemple des renouées asiatiques."

A bientôt

Cyril RUHL (non vérifié)

mer 06/11/2013 - 15:57

Salut Bertrand,

Bah dit donc y'a de l'ambiance sur le forum !! Sympa ca détend un peu entre 2 chantiers "tendus" ...

Sinon pour revenir à ta question, je suis du même avis que Mireille BOYER. Trop compliqué a gérer dans nos ripisylves, bancs de galets etc... En terme de :

- gestion avec les riverains / agris,
- gestion des parcs,
- risques de crues avec les bêtes, les tiges / bouts de rhizomes disséminés ici et là...

Cependant, j'ai déjà vu des retours positifs mais en milieu prairial (genre "surpâturage" de chèvre, au bout de quelques années, bah y'avait plus rien !!)

Donc je pense que cette méthode n'est pas a écarter complètement, mais seulement a tester dans un ou des secteurs très "confinés" et hors pied et talus de berges . Par exemple, en marge du cours d'eau (je veux dire sans risque de crue), avec des personnes "sérieuses" qui connaissent bien "la bête" , ou peut être si vous partez dans une stratégie de gestion du style ; on éradique complètement sur la partie amont du BV (par les différentes méthodes qu'on connait tous), et tester sur partie aval où la stratégie de gestion sera plus orientée sur la "non prolifération" ou la non extension latérale... A tester sur quelques massifs bien identifiés et éloignés de la flotte, mais avec un suivi très poussé je pense...

Sinon pour info, on vient de terminer un chantier de décaissage / concassage / bâchage (méthode Mireille BOYER) sur le petit Buech (Hautes Alpes), on a traité 140 massifs sur un peu moins de 20kmde cours d'eau, pour un volume de 6000m3 (décaissage à 1 m de profondeur). Bilan fin de saison (1 saison végétative seulement) et nous avons 18% de reprise (18% des 140 "trous" ou il y a des reprises qui consistent a extraire manuellement les quelques bouts de rhizomes restant (cassé et non repris dans le godet). Nous sommes plutôt satisfait, mais on reste sur nos gardes, suite au prochain épisode saison 2014 !

Bon broutage et bonne continuation !

Cyril RUHL

Rachex (non vérifié)

ven 07/02/2014 - 17:04

Bonjour,

Une étude est aussi en cours avec des chèvres des talus en Mayenne, visiblement les résultats sont relativement bons tant en diminution de la renouée qu'en augmentation de la flore autochtone. Cette race de chèvre peut productive semble rustique et bon marché ( 60€ par tête).
L’étude est menée depuis 2011, l'éradication totale de la renouée n'est pas garantie, un épuisement progressif semble toutefois être observé.
Voici le lien de la présentation de M. Bozec (Agrocampus Rennes) lors du colloque national de la renouée : (Lien désactivé) http://www.colloque-renouee.com/2012/res/Atelier2_MB.pdf

Bien cordialement,

Dorian Rachex
M1 GET

Bertrand FLACHAT (non vérifié)

ven 07/02/2014 - 22:07

Bonsoir,
Afin de rassurer mon cher collègue Cyril et non moins appréciée Mireille, je voudrais surtout tester ces techniques d'éco-paturage dans le lit majeur, mais pas forcément sur les berges car j'ai pas envie que les biquettes mangent les boisements (et les plants de pomme de terre de Vincent) qu'on s'acharne à développer. Cela me fait rager de voir des massifs entiers non traités car en bord de cours d'eau on intervient en fauche souvent que sur les premier mètres et on laisse des foyers à quelques dizaines, voir centaines de mètres continuer à se développer sur des talus; des réserves foncières, des friches industrielles ou autres espaces verts peu entretenus. On peut pas être efficace sur la question de la lutte contre les envahissantes si on raisonne pas plus loin que le haut de talus. Pour autant, on aura jamais assez de moyens pour étendre dans l'espace nos méthodes de luttes traditionnelles. C'est pour cela que je m'interroge sur d'autres approches que l'intervention humaine ou mécanique en supposant que le coût serait moindre avec des animaux rustiques et que l’adhésion des usagers serait grande, donc bon pour la prévention.

Merci Dorian, j'ai bien intégré le travail de l'agrocampus de Rennes avec les chêvres de talus,même si j'ai pas tout saisi le mode opératoire...
PAr ailleurs, Quelqu'un a-t-il un retour d'expérience sur l'utilisation du mouton de Soay, en pâturage tournant sur des espaces colonisés par les renouées? Ou encore mieux, l'association chevre/mouton en alterné ou combiné...

merci d'avance

Bertrand FLACHAT, technicien au SYRTOM

renouee quelle… (non vérifié)

lun 23/03/2015 - 17:17

Bonjour,
Le chantier de décaissage / concassage / bâchage (méthode Mireille BOYER) est intéressant.
Mais pour bien comprendre, le volume décaissé reste bien sur place ? Car sinon, le question se pose de "que fait-on du déblais" ?
Si le déblais est déplacé sur un autre site cela ne fait que déplacer le problème ailleur?

Autre question, quel est le coût de ces travaux ?
Et la stabilité des berges est donc remise en question du fait du décaissement sur 1m de profondeur.

Au plaisir d'avoir un retour sur cette expérience

Mireille Boyer (non vérifié)

sam 28/03/2015 - 18:02

Bonjour cher anonyme, je vous invite à consulter le site du groupe technique invasions biologiques, qui a fait un gros effort pour collecter et valoriser des retours d'expérience de gestion des populations invasives. Vous y trouverez notamment décrit le protocole de la technique dite du "concassage-bachage" : http://www.gt-ibma.eu/wp-content/uploads/2012/05/130926_Renouées_CCEAU.pdf

Cette technique a été mise au point en collaboration avec CABI et des gestionnaires de cours d'eau grâce à une série de chantiers en grandeur réelle réalisés et suivis entre 2005 et 2013.

Le but de cette recherche était bien évidement d'éliminer complètement les plantes et non pas de déplacer le problème sur un autre site.

On peut soit concasser et bâcher les terres infestées sur place, soit les évacuer sur un site dédié à cela. Les deux solutions ont été expérimentées. Les couts sont très variables en fonction des volumes, des accès, de la nécessité ou non de prévoir une restauration de la berge (stabilité de le berge), etc. Comme beaucoup de projets, il faut réaliser une étude préalable pour choisir la meilleure solution.

Laura (non vérifié)

mer 24/06/2015 - 11:37

Bonjour,

Actuellement dansun projet d'éco pâturage dans la région de l'Ain, ces petites bêtes nous aideraient à maitriser la végétation débordante, et si elles pouvaient en faire pareil avec la Renouée cela en serait d'autant mieux!!

Je suis donc à la recherche de plus d'informations sur l'éco pâturage (j'ai déjà bein démêlée l'histoire) mais il me faudrait plus d'informations techniques, etc. Si quelqu'un en a, je suis preneuse.

Bien cordialement à tous et merci pour vos réponses.

Francis THOMAS (non vérifié)

mer 24/06/2015 - 14:34

Voici quelques pistes d'information :

Expérimentation de gestion de la renouée du japon par pâturage dans le département de la Mayenne :
http://www.onema.fr/IMG/pdf/Renouees_asiatiques_R4.pdf

Ce document est extrait de l'ouvrage Espèces exotiques envahissantes dans les milieux aquatiques de l'Onema
http://www.zones-humides.eaufrance.fr/actualites/generales-149

Expérimentation de pâturage de renouée par des chèvres rustiques : (Lien désactivé)
http://www.colloque-renouee.com/2012/res/Atelier2_MB.pdf

L'éco-pâturage caprin : une stratégie de lutte contre la renouée
http://ensaia.univ-lorraine.fr/telechargements/ecopaturage_renouee1.pdf

Cordialement,

Francis THOMAS.