Quantité d'eau consommé par les arbres / par espèce

Anonyme (non vérifié)

mar 26/10/2010 - 16:30

Bonjour,

Dans le but de réaliser un article sur les différents rôles de l'Aulne glutineux, je suis à la recherche de données concernant la consommation réelle d'eau par cet arbre mais aussi par d'autres arbres, comme le peuplier, les résineux,...). L'idée est de comparer ces données pour remettre chaque arbre à sa place, et pour essayer de faire "taire" les idées reçues comme quoi ce sont les aulnes (ou Vernes) qui puisent trop dans les rivières et qu'ils accentuent les étiages, et que donc il faut lCOUPER, COUPER et encore COUPER !

Merci d'avance pour vos informations

Vincent PERRIN
Technicien de rivière
Syndicat Mixte Eyrieux Clair

nv (non vérifié)

mer 27/10/2010 - 13:28

Je lis à l'instant dans l'excellente lettre d'info du suran que la consommation moyenne d'un peuplier est de 3 litres par jour pour chaque centimètre de diamètre à hauteur d'homme. J'imagine qu'on parle ici d'horrible peuplier d'italie (ou autre cultivar) plutôt que d'un magnifique peuplier noir (merci à l'arra pour la journée du printemps). Si alex vient roder par là il nous le confirmera.

Hervé (non vérifié)

mer 27/10/2010 - 20:11

Salut,

Attention l'idée de vouloir remettre chaque espèce d'arbres à sa place en ne tenant compte que des quantités d'eau consommées dans la rivière (et la nappe accompagnante) c'est un peu simple et peut être même dangereux. En effet, ce n'est que la partie prélèvement que tu prends en compte. L'arbre contribue également à ombrager la rivière et joue un effet brise vent. Or température de l'atmosphère et vent sont deux facteurs importants dans l'évaporation. Ce qu'il faut faire c'est comme dans tout système : le bilan des sorties (volumes d'eau consommés) et des entrées (l'évaporation évitée).....A mon avis la question n'est pas si simple. Il y a sûrement d'autres paramètres et je donne gros à parier que selon les lieux et les moments le bilan sera positif ou négatif.
Cette question est super intéressante et si quelqu'un a connaissance d'études sérieuses qui auraient été faites sur ces bilans (y compris en anglais) ça serait sympa de donner les références sur le forum.

Hervé

Vincent PERRIN (non vérifié)

jeu 28/10/2010 - 09:03

En fait je vais faire un plaidoyer en faveur de l'aulne et des "vrais" arbres de la ripisylve en montrant justement tous les rôles et avantages de ceux-ci.

Anne C (non vérifié)

jeu 28/10/2010 - 11:48

Je ne peux que vous renvoyer aux livres

Les Forêts Riveraines des cours d'eau. Ecologie, Fonctions et Gestion
Par PIEGAY, PAUTOU ET RUFFINONI

Ce livre présente une synthèse des connaissances fondamentales, ecologiques, sociétales et appliquées des forêts qui bordent les cours d'eau. Ouvrage collectif interdisciplinaire. Outre les étudiants en troisième cycle le livre pourra fortement intéressé les gestionnaires .
Le livre est divisé en 2 grandes parties :
- Connaitre pour comprendre les ripisylves. Huit cahpitres développent l'architecture de la ripisylve, sa genèse, son histoire contemporaire, ses effets sur les cours d'eau, sur les flux de nutriments, sur les peuplements avicoles et piscicoles.
- Forêts riveraines et gestion des hydrosystèmes. Treize chapitres sur les outils pour analyser la ripisylve, la dendrochronologie, la perception paysagère, l'évolution, l'organisation et la dynamique à partir d'exemples (Rhin, Danube, Haut Rhône, Loire), les intérêts économiques, les sites protégés, la revégatalisation, la restauration, l'entretien ou sa protection.

Editeur : INSTITUT POUR LE DÉVELOPPEMENT FORESTIER

présenté par hervé C. sur la page partageons/Lecture de l'ARRA : http://www.riviererhonealpes.org/lectures.php?uti=9

ainsi que hydrosystèmes fluviaux par Amoros et Petts, disponible maintenant seulement en anglais (sauf dans les bibliothèques universitaires) 1993, même ancien, il contient beaucoup de bonnes infos.

et au cahier tehnique n°1 de l'agence de l'eau RMC sur les boisements de berge

bonnes lectures!
Anne

DF (non vérifié)

jeu 28/10/2010 - 12:01

bonjour,

c'est une réflexion très interessante en effet
cette logique peut aussi concerner la densité de plantations et du choix des espèces à planter en bordure de cours d'eau à faible débit d'étiage
en prenant en compte en amont le bilan "hydrique" et les différents paramètres (ombrage, consommation, bilan ETP, T°,...)
un peu comme la démarche des ouvrages de D.Soltner sur l'arbre et la haie,...qui faisait (en qq sorte) ce bilan pour le maintien d'humidité sur les parcelles agricoles grâce à la ha haie
il faudrait se rapprocher de travaux (existants ?) en agronomie
je suis également preneur
merci d'avance
David

JM Pardo (non vérifié)

ven 05/11/2010 - 15:57

Attention à la démarche scientifique, tu sembles connaître la réponse et chercher des données qui iront dans le sens que tu souhaites.

Si nous sommes tous d'accord pour dire qu'une ripisylve constituée d'aulnes présentent de nombreux avantages par rapport à des allignements de cultivars. Je pense que notre crédibilité ne sera que renforcée par la mesure que nous prendrons dans le discours que nous tenons sur ce dont nous ne sommes pas certain.

Peut-être que les peupliers et autres cultivars consomment plus d'eau que les aulnes ... peut-être que non ? Mais ces derniers présentent globalement tellement d'autres avantages (sauf peut-être pour l'exploitant) que nous n'avons pas besoin de ça pour préconiser de maintenir et reconstituer des ripisylves constituée de cette essence.

Pour illustrer ce que dit Hervé, avec qui je suis tout à fait d'accord, un raisonnement trop basique pourrait aboutir à "zéro végétation = "zéro prélèvement par la végétation = + d'eau pour les usages".

Mais la question que tu poses mérite d'être creusée et n'a pas été apparement poussée au bout. A plus grande échelle est-ce qu'on a essayé d'intégrer la constitution de ripisylve dans la modélisation des étiages ?

Concernant le peuplier noir et sa varité d'Italie, je serais surpris qu'il y ait tant de différence qu'on aimerait le penser entre ces deux taxons si proches.

Cyril RUHL (non vérifié)

lun 08/11/2010 - 10:16

Salut,

BIen d'accord avec JM Pardo, bien qu'il soit interessant de connaitre les différentes consommations etc .. je trouve cela un peu "limite" de raisonner de la sorte, voir presque dangereux dans le cas où ce genre d'information soit reprise à grande echelle. Nous en arriverons à des "il faut planter celui là et non pas ..."

Surprenant la quantité de chose que l'on peut entendre sur les consomamtions des arbres, et la gestion qui doit en découler ... Si j'écoutais certains riverains ... Parait-il que même des syndicats de riviière tapent fort sur l'Aulne sous pretexte d'étiage sevère ... ?

Même si on arrive à des résultats qui vont "dans notre sens" (du style une peuleuraie cultivar ou une plantation en rang d'oignon d'épicéas consomment plus qu'une ripisylve genre aulnaie), je ne pense pas qu'il faille répondre sous cet angle.

Cyril RUHL

Vincent PERRIN (non vérifié)

lun 08/11/2010 - 10:47

Bonjour a tous,

bon je vais essayer de "recadrer" un peu ce post qui part un peu dans tous les sens !
L'idée de départ était d'écrire un article pour le journal local (et non pour paraitre dans "Science") afin de toucher la population riveraine (ou non) sur la nécessité de conserver une végétation de berge mulitespèce adaptée (malgré leur peur maladive des embâcles et leur perception de quelque chose de "pas propre"). La partie consommation en eau est seulement un argument venant en complément aux nombreux avantages qui seront décrits dans l'article.
Je ne cherche pas à stigmatiser les peupliers cultivar ou les résineux (plantés jusqu'à la limite du cours d'eau pour gagner une rangée) mais plutôt à prendre un point de comparaison avec des arbres qui n'apporte rien à la rivière (bien au contraire).

Je suis d'accord sur le fait qu'une question comme celle-la mériterait une réelle étude scientifique prenant en compte toutes les variations des facteurs abiotiques mais pour ma part je ne suis que "technicien de rivière" et ce qui m'importe avant tout c'est de coller à la réalité de terrain (de mon territoire, sachant que chaque territoire est différent) et de faire comprendre aux habitants le fonctionnement du cours d'eau, de leur cours d'eau !

Samuel Monnet (non vérifié)

lun 08/11/2010 - 11:07

Bonjour

Pour aller dans le sens de Vincent, je dirai que ça théorise beaucoup pour une question qui à la base est avant tout pragmatique (même si elle peut nécessiter de nombreux approfondissements).

Je suis assez surpris par certaines réponses. Si un maire me consulte demain pour me dire qu’il hésite entre planter des peupliers ou des aulnes en bordure de cours d’eau, je lui répond quoi ? Qu’au regard des connaissances actuelles et que dans un souci de rigueur scientifique, je ne peux pas répondre à sa question.
Franchement, c'est risible... Vous connaissez beaucoup de cours d'eau qui naturellement ont une ripisylve composée de peupliers bien alignés ?

C'est bien de se poser des questions mais, à mon avis, il ne faut tomber dans le "trop théorique". Sinon, à ce rythme, on va même finir par apprécier les discours qu'on nous sert en Commission Géographique.

Samuel (SIVU Lange - Oignin).

Morgan (non vérifié)

lun 08/11/2010 - 12:30

Un exemple de "l'opposition" entre chargé de mission et technicien rivière : la rigueur administro-scientifique face à la réalité parfois basique du terrain (je ne critique ni l'une ni l'autre).
On peut faire dire ce que l'on veut aux chiffres Vincent. Mais je te rassure, je cherche parfois moi aussi ce type d'argument démago... parce qu'à force de cottoyer les riverains, on finit par deviner quels arguments les convaincront, même si JM Pardo (d'un point de vue purement scientifique, je suis d'accord avec vous), la méthode n'est pas suffisamment "carrée". Et pour cause, c'est de la com' !!!!!! Nos démarches manquent parfois de rigueur mais si elles sont efficaces...
Mais sujet à approfondir. Scientifiquement !

Sylvain Cornut (non vérifié)

lun 08/11/2010 - 18:34

Bonjour.
Je suis d'accord avec les derniers posts, le sujet est intéressant d'un point de vue strictement botanique mais pour les riverains je pense que c'est prendre le problème sous un mauvais angle, c'est même tomber dans le panneau, là il faut un peu de psychologie. Je pense qu'une personne qui prétend que les arbres de la ripisylve sont responsables de l'étiage des cours d'eau ne cherche qu'a protéger ses intérêts, soit par mauvaise foi, soit par aveuglement. Des arguments scientifiques ne t'aideront pas car de toutes façon cette personne ne veut pas changer, elle recourt à la science pour masquer un discours qui ne l'est pas. Si tu veux avancer, c'est ce discours qu'il faut mettre à jour. Et il me semble que le seul moyen c'est le dialogue. En laissant les personnes exprimer leurs craintes et leurs attentes tu peux déterminer les points sur lesquelles elles doivent être rassurées ou démenties. Et puis tout le monde ne peut pas être d'accord sur tout.
C'est sans doute très théorique mais comprendre ce que l'on fait, ben... ça aide à le faire!
Vive le métier de technicien de rivière et bon courage!

Salutations.

Bonjour,
comme toujours tout est une question d'équilibre.
La forêt n'a pas toujours un impact positif surtout si elle prend le pouvoir (enfin façon de parler).
Le déficit d'écoulement des rivières de certaines zones (zones karstiques en particulier) est du à la reforestation continue d'anciennes prairies abandonnées.
Le débit mini des rivières a été abaissé considérablement en un siècle et il est devenu insuffisant pour assurer une dilution acceptable aux rejets des stations d'épuration.
Il est clair et facile à démontrer que cet impact a pour origine les nouvelles forêts qui ont remplacé les prés.

nv (non vérifié)

lun 16/10/2017 - 09:06

En réponse à par François BONVALOT (non vérifié)

Joli déterrage de post pour dire qq chose de très vrai!

Les travaux d'Arnaud Duranel suggèrent que le remplacement des milieux ouverts par la forêt (et des feuillus par les résineux) conduit à une réduction substantielle des apports des surfaces et souterrains aux zh et une augmentation de la profondeur de nappe dans celles ci, en particulier sur les marges et en période de sécheresse.

Publi à lire, des révélations étonnantes sur l'hydrologie des bv de montagne et moyenne montagne!

C'est en effet une donnée très importante à prendre en compte que le reboisement des versants.
En Ardèche, où il n'y avait plus un arbre dans les versants (exploités à l'époque en terrasse culitivée), tous les versants ont été abandonnés ou plantés de résineux. Résultat : de très belles forêts de feuillus, de résineux ou mixtes mais des étiages très sévères lors d'été long chaud, sec et venteux !
Ces forêts ont donc un impact réel et bien plus conséquent que les quelques aulnes qui restent sur nos berges et qui eux ont pourtant un réel impact sur la gestion quantitative de l'eau en été (ombrage, maintien d'un milieu humide le long du cours d'eau, ...).
Bien souvent la responsabilité des étiages sévères (voir assecs) incombe à la ripisylve alors qu'en arrière plan les versants boisés sont bien plus pénalisant !!!

Surre Pierre (non vérifié)

ven 27/10/2017 - 17:03

Bonjour,

Dans une démarche d'étude statistique, je cherche à mettre en relation, chroniques de précipitations, chroniques de débits, et Occupation du sol. Je sais donc ou trouver les données qu'il me faut, mais seulement jusqu'à 1990, date du Corinne Land Cover le plus ancien que je trouve.
Si quelqu'un connais de base de données Occupation du Sol plus ancienne je serait intéressé.

Je cherchait également pour la même démarche mais selon une méthodologie différente, à connaitre les quantité d'eau prélever par différents type de boisements ou habitats simplement. La grande distinction sur mon territoire serait Résineux/Feuillus/prairie/lande à bruyères.
Selon les données obtenues je souhaiterais pouvoir quantifier des gains en volume d'eau pour l'hydrosystème. Évidemment je présent que le résineux doit être plus gourmand que le reste, mais je souhaite rester rigoureux scientifiquement, donc je suis preneur de vos remarques/ suggestions, et évidemment des données que vous pourriez m'apporter.

C'est une démarche préalable à l'élaboration d'un programme de gestion des cours d'eau (Technicien de rivières).
La première démarche vise à établir une tendance, pour anticiper les enjeux à venir.
La seconde à proposer un programme d'action qui tient compte des contrainte réelles et conscient des limites en termes de bénéfices écologiques associables aux mesures de gestions qui seront proposées.

Bonvallot (non vérifié)

ven 02/02/2018 - 16:25

Bonjour,
l'INRA et l'Université de Lorraine ont travaillé sur le sujet. Les arbres consommant de l'eau parviennent, s'ils sont trop nombreux à générer des déficits d'écoulement très importants dans les cours d'eau surtout en zones karstiques. ... le document s'appelle :
l'eau et la forêt une alliance indissociable - Agronomie de l'eau.
Les rivières et les aquifères du massif jurassien sont particulièrement touchés par cette nouvelle forme, à coté de la pollution, de dégradation de la qualité des rivières
JFB

nv (non vérifié)

lun 05/02/2018 - 13:55

En réponse à par Bonvallot (non vérifié)

Merci

Visiteur anonyme (non vérifié)

lun 19/11/2018 - 18:05

En réponse à par nv (non vérifié)

Bonsoir,
regarder aussi les inventaires forestiers édités régulièrement par l'IGN.
Claude Cossandey, Aussenac, Granier sont tous des auteurs (INRA, CNRS, ONF) qui ont travaillé sur l'impact des forêts sur les écoulements, malheureusement il y a plusieurs années et ces travaux sont en apparence oubliés. (Avec le nom sur tout moteur de recherche, on trouve facilement les documents).
Quoiqu'il en soit la rivière Doubs a subi un a-sec inédit cet été sur 17 km du fait même de l'augmentation des surfaces forestières depuis un siècle associé à une pluviométrie estivale insuffisante pour abreuver les surfaces en question.
Le lac d'Annecy est victime du même protocole d'assèchement dont l'origine est la compétition pour l'eau qui semble gagnée par la forêt qui augmente son emprise année après année. Et si un été est faiblement pluvieux, tout ce qui tombe est intercepté par la végétation et ne rejoint plus les nappes ni les rivières.
Etc. etc. ... mais parler de ce problème est tabou, tant la forêt a les faveurs de la population générale, syndrome de Robin des bois oblige : la forêt qui héberge bambi ou les payvres ne peut avoir que des vertus...
certes mais il ne faut pas exagérer.

Sylvain Cornut (non vérifié)

mar 08/01/2019 - 10:47

En réponse à par Visiteur anonyme (non vérifié)

Ben oui l'eau ça mouille et les sécheresses ça assèche.
J'ai du mal à comprendre (ou je la comprend trop bien!) cette propension à chercher des coupables à des phénomènes parfaitement normaux (hormis le fait qu'il y a un changement climatique qui va avoir des conséquences bien plus fortes que ce que nous observons jusque là).

poisson (non vérifié)

dim 31/03/2019 - 23:48

En réponse à par Visiteur anonyme (non vérifié)

bonjour
dire que c'est la faute à la forêt pour les assecs du doubs est une simplification un peu trop radicale, on oublie:
1- Les volumes de fromage produits sous AOP en Franche-Comté ont progressé de 40 % entre 2001 et 2015 et donc la quantité d'eau potable pour les bovins a progressé de même (perte nette en eau qui ne revient pas à la rivière)
2- globalement, la population du massif du jura a progressé de 15% entre 1990 et 2008, avec des augmentations plus importante dans les cantons vers la frontière suisse (mouthe +29,7%, le russey +23,7%, montbenoit +29,1%), donc une augmentation des besoins en eau en période critique notemment
3- les crues de l'hiver 2018 ont modifié le pavage sédimentaire mettant a jour de "nouvelles" zones de pertes captant les faibles écoulements pour les rendre plus en aval (dans les gorges du doubs franco suisse)
4- en 2000, la forêt représentait 43 % de la surface du massif, comme l'agriculture. Pas de bouleversement notable depuis si ce n'est un léger recul au profit de l'urbanisme (entre 2006 et 2015, la plus forte évolution de l’artificialisation de la région est de + 19 %, observée dans le Doubs et dans le Jura (dont 85% pris sur les terres agricoles) -> donc on peut dire grosso modo que la foret n'a pas augmenté en surface, par contre elle à augmenté en volume de bois du fait d'un prélèvement inférieur à la production de bois. Par contre le ruissellement a augmenté du fait de l'artificialisation.
5- un déficit pluviométrique de 50% sur l'été 2018 et des températures plus élevées que la normale : C’est l’année la plus chaude jamais observée depuis le début des mesures en 1885 à Besançon

enfin, une petite mise en perspective: On estime qu'en -1000, la majeure partie de la France est boisée soit 40 millions d'hectares, qu'en 1827, à l'aube de la révolution industrielle, la forêt ne constitue plus que 16 % du territoire français, soit 7 à 8 millions d'hectares. De nos jours, les massifs forestiers couvrent 27 % du territoire français, soit 15 millions d’hectares.
si on considère que les forêts actuelles sont responsables de la sécheresse de nos cours d'eau, faut-il en déduire qu'en -1000 il n'y avait pas d'eau dans les rivières car tout le territoire français était boisé? quid de la foret amazonienne et de l'amazone premier fleuve du monde en débit? pourquoi en éthiopie des millions d'arbres sont replantés pour retrouver de l'eau dans les rivières?
l'intérêt des forêts (ripisylve ou pas) ne tient pas qu'à leur impact sur l'eau positif (réduction des ruissellements, porosité du sol supérieure, diminution des températures au sol donc de l'évapotranspiration) ou négatif (évapotranspiration -> à nuancer : rappelons que quand les températures sont trop fortes, les stomates se ferment, l'évapotranspiration est nulle mais par contre il n'y a pas de photosynthèse donc de croissance de l'arbre pendant ces heures chaudes ), il y a un rôle écologique (source de nourriture, abri...) et sur le maintien des sols (par contre réduction de l'apport en sédiments)
f https://books.google.fr/books?id=1rZXRh5vDX8C&pg=PA146&lpg=PA146&dq=com…

si l'arbre consomme en été plus que la prairie, au global, il permet une meilleure reconstitution de stocks dans les sols en hiver, voir une fonte plus tardive de la neige, ce qui est intéressant en milieu karstique
Bref, c'est pas si simple de trouver un bouc émissaire si ce n'est l'homme avec ses besoins qui ne correspondent plus aux ressources locales que le climat veut bien lui accorder...
Le gain d'un déboisement en débit est une perte en stockage mais aussi en ralentissement des crues, et cela peut avoir un impact en "aridfiant" le climat localement

l'évapotranspiration accélère le cycle de l'eau mais c'est surtout le climat global qui controle les débits à terme, alors avant de se poser la question de couper un arbre, on ferait mieux de réduire son impact sur l'eau en consommant moins de viande et son impact carbone, notamment en ne prenant plus l'avion, en achetant de saison et local et en construisant en bois, seul moyen à ce jour de capter le carbone. Car s'il est intéressant d'avoir de la forêt, il est intéressant de laisser la place aux jeunes boisements qui stockent plus de carbone/an.
Attention à laisser du bois mort et du vieux bois pour garder un écosystème complet et non pas une monoculture type agricole qui sera moins résiliente aux attaques des parasites du fait d'une chaine écosystémique tronquée.
Et notamment en ripisylve et DANS le lit des rivières: pas d'embacles = moins de caches et de nourriture pour les poissons... une morphodynamique latérale plus faible et une incision accélérée
A bon entendeur, ...

Bonvallot (non vérifié)

mer 27/03/2019 - 16:55

Bonjour,
il est intéressant de confronter les besoins des arbres aux précipitations; de ce fait on voit que la pluviométrie n'assure jamais, les mois d'été et a basse et moyenne altitude, les besoins des arbres. Ces derniers puisent donc l'eau qui leur faut dans les sols et ses réserves d'eau. Ainsi un trop grand nombre d'arbres peut dans certaines zones complètement épuiser le sol de son eau et priver les rivières d'un débit très important, sans compter les puits d'alimentation des villes et villages.
1 ha de hêtre consomme 3500 m3 d'eau par an et 800 m3 par mois d'été
1 ha de chêne consomme (évapo-transpire) 4000 m3 par an et 850 m3 par mois d'été
1 ha d'épicéas consomme plus de 5000 m3 d'eau par an dont 900 m3 par mois d'été.
Certaines régions, envahies par la forêt présentent désormais des déficits d'écoulement estivaux très préoccupants dans les rivières : régions karstiques en particulier.
L'association arbre-rivières n'est pas évidente et des études doivent être menées avant toute plantations de nouvelles forêts en prenant en compte ! la pluviométrie, la saison, et la vitesse de drainage des sols.
On constate que certaines zones ne sont absolument pas appropriées à la plantation d'atbres sous peine de pénurie d'eau à moyen terme.
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