Renouée du Japon et génie végétal

SMECRU2

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jeu 04/08/2016 - 09:41

Bonjour,

Je dois réaliser des travaux de lutte mécanique contre la Renouée du Japon. Mon problème est que je dois déstructurer entièrement les berges de part et d’autre du cours d’eau sur environ 50 m. Après criblage et concassage des matériaux, il est usuellement recommandé de les recouvrir avec une bâche opaque durant environ 2 ans, puis de l’enlever et de replanter à ce moment-là. Or ça m’embête un peu de laisser des berges remaniées pendant cette durée et donc je me pose la question de réaliser directement des ouvrages de génie végétal (lit de plans et plançons ou bouturage simple) après criblage/concassage et remise en place des matériaux. Est-ce que quelqu’un a déjà réalisé ce type de projet, a un retour d’expérience, notamment sur l’efficacité de l’élimination de la Renouée, vu que le treillis ne sera pas totalement opaque ?

Merci pour vos conseils.

Matthieu.

Mireille Boyer (non vérifié)

mar 09/08/2016 - 13:27

Je peux te renseigner étant à l'origine de cette technique. La couverture des terres concassées par une bâche noire et en plastique est indispensable sinon il y aura des repousses. La plantation de saules ne remplacera pas les effets de cette bâche, qui n'agit pas uniquement au niveau de la lumière mais aussi de l'atmosphère du sol. Une solution pour éviter une érosion de la berge, si des enjeux sont menacés, est de mettre des enrochements provisoirement en pied de berge par dessus la bâche.Après pourrissement complet les enrochements peuvent être enlevés et la berge végétalisée. Il est possible aussi de construire une fascine ou un tressage en plaçant la bâche à l'arrière de l'ouvrage. Mais attention à la purge du pied de berge qui est délicate à faire et qui ne devra pas laisser de fragments de rhizomes puisque le pied ne sera pas bâché. Cordialement

Jonathan RUSSIER (non vérifié)

mer 10/08/2016 - 08:36

Bonjour Matthieu,

Tout d'abord je tiens à préciser qu'il n'y a rien de "scientifique" dans ce que je vais dire, c'est purement de l'observation et du retour d'expérience sur cette fichue Renouée.
Sur le cours d'eau ou je travaille actuellement mon prédécesseur a justement directement réalisé des aménagements en génie végétal sur les massifs sans même passer un coup de godet cribleur (cours d'eau de moyenne montagne avec charge sédimentaire trop grossière...). Les premiers chantiers datent de 2011/2012 et je ne vais pas mentir la renouée est toujours présente, mais sur des massifs monospécifiques de plusieurs centaines de m² après 3/4 années de lutte complémentaire par fauche s'il reste une 50aine de repousses qui galèrent au milieu des saules et des hélophytes c'est le maximum, là où on ne pouvait pas pénétrer au milieu des tiges de 3m de haut.
Certes la renouée n'est pas totalement éradiquée mais personnellement ca me gêne toujours de rajouter du plastique (même temporairement) au bord des cours d'eau...
A ta disposition pour plus de détails.

André Evette (non vérifié)

ven 12/08/2016 - 10:56

Bonjour,

Il existe plusieurs techniques de criblage concassage plus ou moins poussées, développées notamment par le bureau d'étude Concept Cours d'Eau ou la CNR. Lorsque le bâchage temporaire est recommandé, c'est que la technique utilisée demande à ce que les restes de rhizomes se dégradent et pour éviter leur reprise (cf http://cceau.fr/wp-content/uploads/2013/10/008_CCEAU.pdf). Si on met en place des techniques de génie végétal alors qu'il reste des rhizomes susceptibles de se développer, on prend le risque de voir les renouées survivre. En effet si le génie végétal peut s'avérer efficace pour contrôler et réduire la renouée, il ne permet généralement pas à lui seul de l'éradiquer (cf https://www.researchgate.net/profile/Andre_Evette/publication/284898437…).

Bien cordialement,

André

Ghislain Huyghe (non vérifié)

mer 17/08/2016 - 12:16

Bonjour,
Si la question est juste la lutte contre la renouée, le pâturage ovin ou caprin est de plus en plus plébiscité avec ses avantages et inconvénients. L'usage de races rustiques type "cameroun", "nez noir du valais"... semble assez efficace, moyennant quelques précautions d'usage pour éviter la dispersion, prévoir une fauche pour gérer les refus et encourager les moutons qui préfèrent les jeunes pousses.... Ça à le mérite d'éviter de laisser trainer des bâches ou des blocs en rivières, de protéger sans raison les berges ou de déstructurer les sols... et je pense qu'accessoirement ça peut aussi couter moins cher.
Je ne sais pas si c'est adapté pour votre cas mais c'est peut-être à tester...
Bon courage
Ghislain

SMECRU2

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mar 23/08/2016 - 09:28

Bonjour à tou(te)s et merci pour vos précieux conseils.

Je vois que l'éternelle question reste de savoir si on tente d'éradiquer un massif ou si l'on tolère une repousse relictuelle.....ce qui pose une autre question sur l'échelle de temps de gestion des repousses (2 ans, 10 ans, durée de vie du syndicat....!!).

Pour ma part je vais opter pour essayer d'éradiquer ce massif, et au vu des résultats orienter plus ou moins mon plan de gestion.

Encore merci.

Matthieu