Bonjour,
Je me permets de vous écrire en tant que riveraine du Lieu-dit Le Rochain (commune de Saint-Jeures/Haute-Loire) . Nous sommes confrontés sur la commune de Saint-Jeures/ Yssingeaux à un projet de construction de microcentrale hydroélectrique. Nous aurions besoin de faire effectuer une contre-expertise concernant l' étude hydrologique, la définition du débit réservé et l'analyse des impacts sur l’habitat piscicole de la rivière Auze.. Nous aimerions également connaitre les incidences du projet sur les milieux aquatiques.
Ce projet est une construction d’un ouvrage de prise quasi détruit tout.
Le projet court-circuitera un tronçon de rivière d'environ 1,2km (devant mon habitation) et nécessitera la construction d'un canal, d'une conduite forcée ainsi qu'un bâtiment sur une zone humide.
Nous avons vu de nombreuses insuffisances notoires au niveau de l'étude d'impact (inventaire de la faune et flore sur une période courte et non sur l'année, mesures de débit basé sur des chiffres très anciens et ne tenant pas compte des sécheresses successives des dernières années etc...) et des éléments techniques du projet.
http://www.haute-loire.gouv.fr/yssingeaux-saint-jeures-amenagement-d-une-micro-a2705.html
Des travaux de défrichements et coupes ont déjà été amorçés malgrès le fait que le PC est été attaqué au tribunal administratif de Clermont- Ferrand
Nous cherchons des personnes susceptibles de nous aider pour pouvoir empecher la réalisation de ce projet qui ne reflète que l'interêt financier d'un particuleir et va détuire de ce fait une rivière dont la qualité des eaux a été qualifiée d'excellente.
Merci de votre écoute et aides.
Cordialement
Bonjour vous pouvez contacter une des équipes du SICALA :
http://www.ode43.fr/telecharger/Plaquette-SICALA-vfinal.pdf
Ils sauront certainement vous épauler à ce sujet.
Bonne journée
Cordialement
Héloïse GRIMBERT
Chargée de mission pollutions diffuses
Syndicat du Bassin Versant de la Reyssouze
321 route de Foissiat
01340 JAYAT
Ligne directe : 04 74 25 49 62
heloise.grimbert@syndicat-reyssouze.fr
Bonjour,
Nous avions déjà contacté le SICALA qui ne n'avait pas pu nous aidé malheureusement.
Avez-vous d'autres suggestions? Merci et belle journée.
Cordialement
Luce GOUIT
FNE travaille sur le sujet de la petite hydraulique.
Bonjour essayez, comme l'a mentionné Sylvain Cornut, France nAture Environnement et demandez leur s'ils ont un service juridique :
FNE Haute-Loire
34 route de Roderie
43000 Aiguilhe
07 83 67 92 10
accueil43@fne-aura.org
Sinon, essayez aussi la DREAL Auvergne Rhône-Alpes :
L'autorité environnementale : ae-dreal-ara@developpement-durable.gouv.fr
Bonne recherche
Bonjour,
J'ai précédemment travaillé en bureau d'études sur des projets hydroélectriques en milieu Alpin, sur le volet hydrobiologie. Je possède quelques connaissances à ce sujet, du moins sur la partie aquatique.
Pour ce qui est du compartiment terrestre que mes collègues traitaient, les inventaires doivent être réalisés dans l’idéal à plusieurs périodes de l’année afin de prendre en compte les différentes étapes du cycle de vie de la faune et de la flore.
Le périmètre terrestre d’investigation porte sur l'emprise des bâtiments (prise d’eau et centrale), sur le tracé de la future conduite, ainsi que sur les pistes d'accès pour les futurs travaux. Cette zone est toutefois élargie (zone tampon) afin d’avoir une vision générale.
Les inventaires doivent porter sur les oiseaux (nocturnes et diurnes à plusieurs périodes : reproduction, nidification...), reptiles, batraciens (ex: crapaud sonneur à ventre jaune), chiroptères, insectes (ex: Apollon), les mammifères (ex : Neomys). Il peut y avoir aussi expertise des boisements, afin de connaitre les milieux impactés par les aménagements. De mémoire, il y a aussi une étude paysagère pour l’intégration des aménagements. J’en oublie.
Concernant le milieu aquatique, plusieurs stations doivent être définies. Le plus souvent 3 voire dans l’idéal 4. La première est placée en amont de la future prise d’eau sur un tronçon représentatif du cours d’eau et non dans une zone singulière (zone d’érosion locale, zone urbanisée). Cette station est dite de référence (sans perturbation avant et après projet). La seconde station doit être positionnée en aval immédiat/rapproché de la future prise d’eau (dépend de l’accès au cours d’eau). Elle est sur le tronçon court-circuité (TCC). La troisième station est elle aussi positionnée sur la fin du TCC avant la restitution. La quatrième dans l’idéal est située en aval de la restitution.
Pour la réalisation d’un état initial sur chacune des stations, il doit y avoir 1 à 2 campagnes IBGN (IBG-DCE) afin de connaitre les invertébrés aquatiques présents. Les deux campagnes estivales et hivernales servent à avoir une vue d’ensemble (cycle de vie différent selon l’espèce). Ceci permet de calculer la note IBGN.
Sur ces mêmes stations, il doit y avoir 1 à 2 campagnes pour la mesure de la qualité de l’eau (paramètres génériques). Les analyses sont faites par un laboratoire indépendant. Généralement ces prélèvements sont faits lors de la campagne IBGN.
Ensuite, des inventaires piscicoles sont à réaliser afin de connaitre les espèces présentes et le bon déroulement de leur cycle biologique (diversité en classes d’âge). En cas de présence de poissons, il doit y avoir un ouvrage de franchissement à la montaison et dévalaison.
Certaines espèces peuvent figurer sur la liste rouge de l’UICN, avec un statut de protection particulier. Ces espèces doivent être prises en considération dans le projet (ex : chabot commun, écrevisse à pattes blanches).
Un suivi thermique doit lui aussi être réalisé afin de connaitre le contexte thermique du cours d’eau sur une période suffisamment longue (été et hiver). Ceci permet de savoir si le cours d’eau subit un échauffement important de sa lame d’eau en été et un gel en hiver. En cas d’aménagement, le TCC voit le plus souvent sa température augmenter en été et inversement en hiver (moins de débits).
Pour la détermination du débit minimum biologique (DMB), débit réservé à laisser dans le TCC, un protocole doit être mis en œuvre (EVHA, ESTIMHAB, …) sur une station en aval immédiat de la prise d’eau (zone directement impactée par le débit réservé). Ceci met en lien les exigences écologiques des poissons en termes de débit avec un maximum optimal et minimal. Le débit réservé est souvent supérieur au QMNA5 et en adéquation avec les exigences de l’espèce repère du cours d’eau (la truite commune en montagne).
Ce DMB est déterminé en fonction de l’étude hydrologique (qui détermine les volumes exploitables par mois). Il est primordial que cette étude « tienne la route » et soit récente.
C’est souvent cet élément qui est contestable, car il n’est pas représentatif des débits actuels/réels dans un contexte de réchauffement climatique (baisse des précipitations).
Dans votre cas, je pense que l’étude hydrologique est contestable tout comme le DMB qui en découle, ainsi que l’insuffisance des stations de suivi aquatique et la faible période d’investigations pour l’expertise des milieux terrestres (faune et flore).
Le mieux est de se rapprocher des services DDT et DREAL qui instruisent le dossier et aussi de FNE43
Cordialement,
Xavier Colombet
J'oubliais, vous pouvez aussi contacter le service départemental ou régional OFB pour avoir leur avis/critiques sur l'étude d'impact.
Cordialement,
Xavier Colombet