Où trouver des études sur l'évolution de la biodiversité dans les cascades du Bugey

Anonyme (non vérifié)

mar 18/01/2011 - 14:08

Bonjour,

Je suis le fondateur d'une association qui pratique le canyonisme (entre autre) essentiellement dans l'Ain. J'ai été en contact à plusieurs reprises avec des élus des communes de Villebois, Vaux en Bugey, Chaley, ainsi que des représentants d'association de pêche plus ou moins farouchement hostile à notre pratique. Il va de soit que nos formations internes sur la pratique vont dans le sens d'une minimisation de l'impact de notre passage sur les écosystèmes, mais que ceux-ci se limitent souvent (il faut bien le reconnaître) à respecter les arrêtés préfectoraux et à éviter de marcher dans les gravières...

Je suis à la recherche d'étude type comptage des macro-invertébrés benthiques pour les cours d'eau pratiqués en canyon. Si possible sur deux dates éloignées de 5 ans, 10 ans ou 20 ans, de telle sorte qu'on puisse dire :
- oui, dans le Bugey, le canyonisme a un impact écologique significatif et voilà les chiffres.
- non, dans le Bugey, le canyonisme n'a pas plus d'impact qu'un promeneur sur berge, l'impact écologique est non significatif.

Pour référence, une présentation PowerPoint exposée aux Maires des communes de Cerdon, Benonces, Chaley, Champfronier, Hauteville, Lochieu, Giron, Saint Germain de Joux, Serrières de Briord, Surjoux et Villebois, en présence de représentant de la Préfecture 01, Chef SIDPC, DDCS 01, AGESSEC, CCPB PNR Haut Jura Ain Tourisme, FDPPMA 01, FDPPMA 01, le 10 décembre dernier, lors d'une réunion organisée par la DDT de l'Ain : http://www.dainmuralautre.fr/agessec/FEDE_canyoning_10_12_2010.pdf

Merci de vos réponses

Laurent

VM (non vérifié)

mer 19/01/2011 - 09:05

Bonjour,

étant chargé de mission dans le syndicat de rivière sur le bassin versant du Séran (et ses divers canyons: Groin, Laval, secteur pain de sucre/Bergon, gorges de Thurignin, cascade de Cerveyrieu), je n'ai pas d'éléments concrets à vous apporter mais je suis intéressé par la suite donnée à vos recherches et ouvert à ce que l'on en discute localement, voire réfléchir à un protocole de test terrain si la bibliographie reste faible (je n'ai pas vraiment encore creusé sur ce point).

Je dispose de qq données d'analyses macro-invertébrés, pas forcément là où se situent les canyons (pas tous simples d'accès pour des prélèvements selon les règles habituelles !)

Vous avez bien cerné les réticences locales. Pour info, l'AGESSEC 01 devrait être inclue dans les membres du comité de rivière (en charge de la validation des objectifs et actions du futur contrat de rivière du Séran), en tt cas cela a été proposé ainsi au Préfet de l'Ain par les élus du syndicat mixte du SERAN (dont Lochieu, Talissieu, Belmont Luthézieu etc.). Une manière d'associer les canyoneurs aux réflexions futures...

Voilà mes coordonnées

Vincent MOLINIER
riviere.seran@gmail.com
04 79 87 61 57
à Champagne en Valromey (01260)

nicolas voisin (non vérifié)

mer 19/01/2011 - 12:21

Bonjour,

Je crois que ce genre d'étude, avec une conclusion claire, n'existe tout simplement pas.
Si une étude très complète (population des invertébrés avant la pratique du canyonning, suivi interrannuel depuis le début de l'activité etc.) était disponible sur un cours d'eau serait elle extrapolable ? Je n'en suis pas sûre.

On pourrait imaginer un protocole mais ce serait très lourd et très coûteux.En moyenne un IBGN coute entre 800 et 1000 € HT, s'il faut en faire plusieurs sur le cours d'eau et plusieurs fois dans l'année la facture va vite grimper.

Ce serait aussi et surtout oublier les amphibiens, les écrevisses et les poissons.

J'ai vu une rivière (le Grenand en Savoie pour ceux qui connaissent) bien endommagée par cette activité. Pour la plupart des sujets je n'aime pas l'attitude de beauf consistant à dire : "ya pas besoin d'étude pour voir que ..." mais là je deviens beauf aussi.
Sur les rivières un peu plus larges et minérales l'activité semble avoir des incidences beaucoup moins importantes (ou visibles je ne sais pas), je pense au Guiers aux gorges de Chailles.

Bon si quelqu'un trouve quand même des éléments concrets je suis preneur aussi.

Cordialement.

Canyoneur et t… (non vérifié)

mer 19/01/2011 - 14:35

Comme l'indique mon pseudo, je suis un adepte du canyoning (version loisir) et accessoirement technicien de rivière dans l'ouest (oui je sais il n'y pas de canyons mais par contre ont a de très jolis marais...).
Pour moi, et ce n'est qu'un avis personnel, il est clair que l'activité canyoning peut avoir un impact important sur la faune aquatique, notamment macrobenthique, par dégradations des milieux due à une potentiel surfréquentation.
Pour rapport au "y'a pas besoin d'étude pour voir que ..." je suis en parfait accord avec l'aspect "beauf" qui s'en dégage. Néanmoins je ne peux résister à la tentation de faire mon beauf en disant simplement que le canyoning est une activité qui se pratique dans des milieux (très) naturels car difficile d'accès et que par conséquent une fréquentation régulière de ce milieu "préservé" a (pour moi) un impact qui peut etre fort.

L'idée d'utilisé les macroinvertébrés comme indicateur d'une potentiel perturbation morphologique (donc habitat) est pertinente du fait du caractère intégrateur des invertébrés benthiques, mais je ne suis pas sur qu'il soit possible de mettre en avant une quelconque perturbation par le biais de cet indice. L'idée c'est que le passage des adeptes du canyoning va engendrer la destruction de certains habitats mais va également favoriser la mise en suspension d'élements organique qui vont servir de nourriture à d'autres espèces qui de ce fait seront favorisées. Enfin bref, c'est extrement réducteur ce que je viens d'écrire car beaucoup plus complexe que cela, mais pour moi, la mise en place d'IBGN n'est pas forcément adaptée. Peut-être que l'étude des populations d'écrevisses à pattes blanches (si il y en a sur votre secteur) est une idée à creuser pour montrer l'influence de l'activité canyoning.

Pour ce qui est des publications, c'est vrai qu'elles sont peu nombreuses... le document en lien ci-dessous peut vous etre utlie (en plus comme il s'agit d'une étude scientifique, il y a un protocole expérimentale qui est détaillé).

(Note du modérateur : le lien direct n'existe plus... à chercher sur http://www.languedoc-roussillon.developpement-durable.gouv.fr/)

Vous pouvez également conctacter le PNR du Vercors ou les syndicats de rivières de ce coin qui ont peut être des élements interressant à vous fournir.

Je suis également preneur d'informations sur le sujet.

Cordialement.

Nicolas L

L. CECCARELLI (non vérifié)

sam 22/01/2011 - 16:30

Bonjour, et merci de vos contributions.

Je ne savais pas qu'une étude pouvait coûter aussi cher. Un IBGN fait tous les 5 ou 10 ans, ça aurait été grandiose. Je crois que ça devrait être obligatoire et financé par les pouvoirs publics sur tous les cours d'eau de France (oui je suis un utopiste).
Je comprend qu'on n'aura pas de données objectives et scientifiques. Il ne reste donc qu'à affronter des hypothèses, montées plus ou moins sur d'autres hypothèses et postulas en tout genre.
Personnellement, je ne suis pas convaincu d'un impact du canyoniste sur le milieu. Mais j'ai quand même quelques doutes (sinon je n'en parlerai même pas).

Je suis l'évolution d'un canyon en particulier. Celui du Rhéby à Villebois. La maison de mes parents était à 200m à vol d'oiseau des cascades. Dans les années 70 on allait s'y baigner, l'été. Fin des années 80 j'ai aidé à équiper pour la descente en rappel avec des ancrages non inox à l'époque. Aujourd'hui j'y emmène les membres de mon association, la municipalité locale, les pompiers,... La seule grande perturbation que j'ai observé est une coupe de bois (énorme) un peu au dessus de la confluence entre le ruisseau du Crot et le Rhéby. Des tonnes de terre, de sable, de cailloux ont remplis les vasques de 3m de profondeur, certaines sont passée à 50cm (1m aujourd'hui) et j'ai constaté l'été il y a deux ans et cet été, un assèchement total du cour d'eau en septembre. Les salamandres sont toujours là. Quelques truites fario certains été, mais présentes par alevinage je crois (je vois mal une truite remonter la dernière cascade (9m, verticale) pour aller pondre...)

Je reviendrai sur ce sujet de temps à autre pour voir si quelqu'un a des données objectives.
Merci pour le lien du PDF languedoc-roussillon.ecologie.gouv.fr (je le connaissais déjà)
Merci encore.

Paul V (non vérifié)

lun 24/01/2011 - 10:19

Bonjour,

Ancien stagiaire au sein du SIABVA, j'ai été amené à réaliser des IBGN sur l'Albarine, notamment sans le secteur de Chaley.

L'IBGN est un indice qui fournit une évaluation de la qualité de l'eau, mais il ne permet pas de statuer de la qualité des habitats. Par ailleurs, ce protocole a été défini pour des cours d'eaux non intermittents, au fonctionnement hydrologique stable.

Bref, quantifier la qualité des habitats reste un sujet actif de recherche aujourd'hui. Il serait, à mon avis, plus judicieux de localiser les zones sensibles au sein d'un parcours de canyonning (habitats fragiles, zones de reproduction connue des salamandres, etc...) et d'en étudier l'évolution (colmatage, érosion, déchets ...).

Cordialement
Paul V.

nv (non vérifié)

lun 24/01/2011 - 10:54

ba mon polo ça se reproduit pas dans l'eau les salamandres (et a priori ça ne fait pas d'œufs non plus)

nl (non vérifié)

lun 24/01/2011 - 12:13

C'est vrai que les salamandres ne se reproduisent pas dans l'eau, mais il s'agit bien d'une espèce ovipare (qui fait des oeufs). La fécondation et l'éclosion des oeufs se font à l'intérieur du système génitale de la femelle salamandre (ovoviviparité) qui relarguera les larves en milieu aquatique pour qu'elles puissent y accomplir leur développement...

Les salamandres font bien des oeufs, sauf que cela ne ce voit pas....

nv (non vérifié)

lun 24/01/2011 - 13:07

Est ce que par hasard tu saurais s' il y a des cas où des œufs seraient pondus directement dans le milieu?
Je te pose la question car on a trouvé dans un coin à salamandre des trucs ronds et blanchâtres collé sous les pierres (à priori il n'y a pas de triton dans le coin). Spontanément on pensait à des œufs de sala mais wiki nous a indiqué que la bestiole en question était, comme tu l'a dis, ovovivipare.
Si qq à une idée ... .

nl (non vérifié)

mar 25/01/2011 - 12:05

Je n'ai jamais rien entendu, lu ou vu en rapport avec un dépôt d'oeuf de salamandre en milieu terrestre. Pour ce qui est des tritons à priori il n'y a pas non plus de dépot d'oeufs en milieu terrestre, la reproduction et le dépot des oeufs s'effectuant respectivement dans l'eau et dans la végétation aquatique (enfin de ce que j'en sais...).

Pour tes "trucs rond et blanchatre" je pencherai plutot pour du reptile type "lezard des souches" qui appriori peut etre présent en milieu boisé et humide et cacher ses oeufs sous une pierre... A voir avec la taille de l'oeuf (légèrement plus petit qu'une pièce de 1 cent)...

C'est là seul idée que j'ai pour le moment en sachant que je ne suis pas du tout herpétologue...

bulle benjamin (non vérifié)

mer 26/01/2011 - 15:03

Bonjour,

Que de débats pointilliste pour une question dont on ne trouve le sens qu'en sortant la tête de l'eau, c'est à dire en prenant un peu de recul.

Plutôt que de partir du point de vu purement humain de vouloir tout contrôler et tout connaître, ne devrait on pas prendre 5 minutes pour réfléchir à notre attitude.

Chacun d'entre nous ne seras pas ou que peu objectif dans cette affaire et nous pourrons toujours faire les études les plus chères et les plus pointues, elles seront vite biaisées et surtout non extrapolable.

De mon point de vu, ce n'est pas le canyonisme qui est impactant mais son intensification. C'est comme l'agriculture, on l'aime bien, jusqu'à ce qu'elle devienne intensive (prairie => maïs). techniciens de rivière que nous sommes, ne faisons nous pas de randonnées aquatiques ou de canyonisme lorsque nous nous rendons sur le terrain (que nous aimons tant)? pourtant ça ne pose pas de problème car on est tout seul.

Personnellement, je suis fatigué d'entendre dire "prouvez moi que le canyonisme est néfaste". Automatiquement, ça me fait penser aux producteur de produits phytosanitaires, ou encore au vendeur de tabac qui tiennent ou on tenu ce discours depuis longtemps.

je suis écœuré aussi d'entendre dire "que comme pour randonné de montagne, on ne peu pas empêché le gens d'aller là où il veulent" et d'évoquer la liberté individuelle pour justifier ces pratiques. On apprend en philo au lycée que la liberté de chacun s'arrête là ou commence celle des autres. non? Et cette pratique intensifié nuit à la liberté de n'importe qui d'apprécier une cascade sans avoir à observer des équipements, du tuf cassé, des mousses arraché... ou des association de pêche de tenir une gestion conservationniste de ces petits coin de paradis. J'appelle ça le syndrome "neige fraîche", l'homme ne peu pas s'empêcher de faire ces traces là ou la neige est belle et encore intacte. Seulement après sont passage, ses traces salisses le paysage.

Le vrai problème réside à mon avis surtout dans le faite que les équipements sont planifié à l'avance sans l'accord de personne, même pas du propriétaire riverain, que des professionnels travail sur des parcelles ne leur appartenant pas sans convention avec le propriétaire au détriment de la gestion des acteurs locaux... et j'en passe.

Moi je ne travail pas en faisant visité le jardin de mon voisin parce qu'il a de belles roses sans lui dire et non je ne viol pas d'enfant chez moi parce que je suis chez moi non plus. Nous sommes une espèce sociale et ce type de vie nécessite de respecter des règles communes que l'on ne peu pas bafouer pour le simple principe de se sentir "libre". ça s'appelle du savoir vivre.

Alors les petites bêtes c'est une choses, mais par pitié, arrêté de chercher de quoi justifier une pratique récente qui n'a pas sa place.

désolé du coup de gueule, mais je suis fatigué d'entendre les mêmes faux arguments tout le temps. Moi aussi je aussi je suis aux anges quand j'arrive dans un site aquatique féériques que peu connaisse, mais au moins j'admets que ma présence viol ce sanctuaire et je fais tout pour ne pas laisser de trace.

A bonne entendeur.

Benjamin Bulle
Fédération de pêche de l'Ain

L. CECCARELLI (non vérifié)

mer 26/01/2011 - 22:25

J'admets que ma présence viol ce sanctuaire et je fais tout pour ne pas laisser de trace.

TALAMONI Jean-Guy (non vérifié)

jeu 27/01/2011 - 09:36

Notez que le règlementaire éviterait bien des palabres. Avec une vraie Police de l'Environnement derrière...
Quant aux états d'âmes de l'usager frustré, en sommes nous encore à concilier l'inconciliable avec les résultats que l'on connait ?
Cdlt

L. CECCARELLI (non vérifié)

jeu 27/01/2011 - 19:03

Perso, je ne me sens pas plus frustré que ça. Le réglementaire ne pose pas de souci non plus.

Pour répondre à Benjamin Bulle.

D'abord je précise que je n'ai aucune animosité contre les pêcheurs (plutôt le contraire en fait). J'ai invité des élus et la société de pêche de Villebois à venir parcourir le Rhéby avec nous l'été dernier. Bon, c'était ok pour les élus mais les pêcheurs n'ont pas voulu, dommage mais tant pis, mais j'aurai bien aimé expliquer comment on fonctionne et montrer ce qu'on fait pour limiter l'impact de notre passage.

Sur l'intensification : Oui le canyonisme a la côte. Il s'intensifie en "découverte". Les professionnels qui tournent dans le buget sont à la base formé en escalade mais le canyon est beaucoup plus rémunérateur l'été. Les gens (monsieur et madame tout le monde) font une sortie canyon, comme ils pourraient faire une sortie de laser-game à Lyon. Ils font ça une fois, en prennent plein les yeux et n'y reviennent plus. Ou y reviennent si ça leur a vraiment plus. Ceux qui s'y mettent vraiment sont finalement assez rare. Les techniques à maîtriser si on ne veux pas se faire une cheville ou carrément y passer sont nombreuses, et les accidents sont très médiatisés. Le canyon en initiation s'intensifie. Sinon, pour ceux qui prennent le temps de maîtriser, pour être dans ce milieu (escalade/canyon) depuis le début, je ne dirais pas qu'il s'intensifie. Mais je n'ai pas de chiffre, c'est un ressenti. Comparer l'intensification de l'agriculture à l'intensification du canyonisme, je ne sais pas... L'agriculture, en s'intensifiant cherche la rentabilité. Dans le petit monde du canyon, y'a pas de compétition. Les seuls qui peuvent rechercher l'efficacité (nombre de personnes emmenées en canyon par jour), ce sont les professionnels. S'il prend l'idée à des pécheurs dans les cascades de devenir des professionnels, à en faire une activité lucrative, nul doute que ceux qui ont le moins d'éthique se mettront à chercher la rentabilité avant le respect de son milieu. Pour revenir au monde du canyon associatif, il n'y a pas lieu d'intensifier au sens "efficacité avant tout".

Sur le "prouvez moi que le canyonisme est néfaste" : Je peux vivre sans faire du canyon. Je ne recherche pas une preuve que le canyon est néfaste ni une preuve qu'il ne l'est pas. Mais j'aimerai pouvoir re-discuter avec les élus de Chaley (j'ai longuement discuté cet été avec un adjoint) ou avec les pêcheurs de Villebois en ayant des billes. J'ai demandé sur ce forum s'il existait des études sérieuses. Je recherche l'objectivité. J'ai acquis une culture scientifique dans mes études et mon activité professionnelle, alors même si je ne suis pas technicien de rivière, je comprend la portée d'un IBGN, et je comprend aussi les remarques de Paul V sur la quantification de la qualité des habitats. J'aimerai également savoir si ce qui a été présenté aux maires en décembre par la Fédération de pêche de l'Ain est vraie : "le canyoniste tue les bestioles qui nourrissent le poisson dans les affluents, raréfiant ce dernier". Les images sont chocs : pas un poil de texte, la puissance d'une bonne communication visuelle... mais j'aimerai savoir si des études ont prouvés tout ça, ou si c'est une supposition. Je ne crois pas que ce soit un "débats pointilliste" pour une question qui n'aurait pas de sens.

"On apprend en philo au lycée que la liberté de chacun s'arrête là ou commence celle des autres. non?" Oui. C'est aussi en philo que j'ai entendu parlé de Proudon et de son "La propriété, c'est le vol". Et j'ai une petite crainte que ce qui pousse les associations de pêcheur à être autant "anti-canyonisme", ce soit une histoire de territoire, plus qu'une volonté de protection de l'environnement. Une petite crainte.

"[...] apprécier une cascade sans avoir à observer des équipements, du tuf cassé, des mousses arraché..."
Sur les équipements, normalement si c'est bien fait ça ne se voit quasiment pas. Si on parle de Chaley (photo du diaporama cité plus haut), je trouve ça extraordinairement laid. Les ancrages sont complètement hors norme (j'ai un brevet d'équipeur bénévole de site naturel). Les ancrages en hauteur (sur piquet scellé, ou sur arbre le faisant crever au passage) ont pour but de faciliter le départ en rappel. Je n'apprécie pas le résultat. Pour le tuf constamment cisaillé par le passage des gens "en dynamique" et par le rappel de la corde (photo du diaporama), c'est le positionnement de l'ancrage qui détermine le passage de la corde. Personnellement, quand j'encadre je demande à mon équipier de passer lentement (en statique) et on installe un rappel guidé sur un arbre (sur sangle), et on laisse le tuf tranquille. Sur les mousses arrachées je crois que le port de mousquetons sur l'arrière du baudrier et le passage quasi systématique en "toboggan" alors que l'adhérence à Chaley est souvent remarquable, y est pour beaucoup. La marche simple sans frottement et la désescalade ne provoque pas de dégradation notable des mousses, la recherche du toboggan à tout pris, oui... sans doute.

"l'homme ne peut pas s'empêcher de faire ces traces là ou la neige est belle et encore intacte. Seulement après sont passage, ses traces salisses le paysage." : si il le peut, mais il lui faut un minimum de sensibilisation pour ça. Celui qui est emmené par un professionnel est effectivement rarement sensibilisé (pas le temps, rentabilité oblige...), le débutant autodidacte ne l'est certainement pas non plus à moins qu'il bouquine un peu. Une formation de 8 à 16h spécifiquement sur la question de l'impact du canyoniste sur son milieu est obligatoire dans les stages d'encadrement en canyon de la FFS, AFC, FFME et FFCAM. Le but est de sensibiliser un maximum de pratiquant.

"les équipements sont planifiés à l'avance sans l'accord de personne, même pas du propriétaire riverain" : oui et non. Oui, très souvent (mais de moins en moins, l'AGESSEC veille) les équipeurs sont (ou plutôt ont été) des individuels ou des professionnels qui ne demandaient rien à personne, qui achetaient des encrages sur leurs fonds propres et qui installaient plus ou moins bien. J'ai fais parti de ces gens, j'ai équipé le Rhéby à Villebois dans les années 88-89. Aujourd'hui c'est carrément ruinant d'équiper sur fond propre. Les ancrages inox collés doivent afficher une résistance de 2500daN, si on veut être au norme... Non, dans le passé, les équipements étaient très rarement "planifiés". Les rééquipement pour mise aux normes actuelles le sont. Pour le propriétaire, il était très rarement au courant, effectivement. Certains ont passé convention avec l'AGESSEC (la FFME) pour écrire noir sur blanc que le propriétaire n'est pas responsable de ce qui a été posé (il ne l'est pas de toute façon), d'autre ont déposé une interdiction de passage sur son terrain, d'autre encore ne savent pas qu'il se pratique du canyon sur son terrain, mais un bon paquet laissent faire sans s'y opposer, voir font du canyon également (j'ai un exemple sur Villebois).

"que des professionnels travail sur des parcelles ne leur appartenant pas sans convention avec le propriétaire au détriment de la gestion des acteurs locaux..." Oui les professionnels du canyon travaillent toujours sur des terrains qui ne leur appartiennent pas. C'est vrai en canyon, en ski en kayak, en spéléo, en deltaplane, en plongée... C'est le cas de tous les Diplômés d'État en activité de pleine nature. Je n'ai jamais entendu parler d'un conventionnement entre un professionnel et un propriétaire, dans l'Ain en tout cas.

Et sinon, pour terminer, parce que c'est vrai pour moi aussi : Moi aussi je aussi je suis aux anges quand j'arrive dans un site aquatique féériques que peu connaisse, et j'admets que ma présence viole ce sanctuaire et je fais tout pour ne pas laisser de trace.

Les canyonistes que je connais et qui ne pense pas comme ça, je les comptes sur les doigts d'une seule main.

Hélène L. (non vérifié)

lun 31/01/2011 - 21:53

Bonsoir,

Hydro-écologue (hydrobio quoi) et canyoniste également à mes heures, je ne pouvais pas ne pas réagir à ce débat...
Et comme dans tous ces types de débats, évidemment, tout le monde a un peu raison et un peu tord (quand on penche vers le caricatural)... J'ai une biblio sur la question et je fais travailler depuis 2 ans des stagiaires en licence Pro à Valence sur l'élaboration d'un cahier des charges type d'études d'impact environnemental et socio-économique de l'activité (étude de cas Vercors) ; ceux qui sont intéressés peuvent me faire un mail et j'enverrai les docs que j'ai ou j'aurais (car je m'intéresse au sujet depuis qqs années déjà). A mon avis, à force d'entendre ici et là ces débats sans fin (et de faire des sessions de sensibilisation d'encadrants canyon à l'hydrobio, car je confirme que les pratiquants clubs manquent de connaissances mais en demandent !), de vraies études "sérieuses" (expertes) à l'échelle régionale et/ou de massifs seraient les bienvenues. Celles que j'ai lues jusqu'à présent sont trop partielles (voire partiales)...

Je pratique le canyon comme Laurent le pratique, entre passionnés respectueux et amoureux de la nature, en général en petit groupe.
Et je constate les impacts qu'a (c'est certain, y'a pas à tortiller !) la surfréquentation de certains sites. Mais quelle que soit notre activité (prendre notre voiture, manger, ouvrir notre robinet...) on est bien d'accord que nous avons tous un impact sur la planète !? L'impact du canyoniste est par endroit très "concentré" et donc néfaste mais n'en reste pas moins très faible à comparer à d'autres activités (pollutions, aménagements ...) sur les cours d'eau !

Je continue à vous donner mon avis ... :

1- A propos de l'impact enviro :
- compartiment le plus impacté : faune ripicole et notamment espèces sensibles au dérangement et nichant très près du lit tels qu'oiseaux (Cincle, rapaces plus haut dans les falaises...) ; les amphibiens m'ont l'air plus indifférents à notre passage et les mammifères capables de se barrer quand y'a du monde et de revenir quand c'est calme...
- impact sur invertébrés aquatiques : le plus souvent faible car bcp de roche nue donc peu colonisée et passage en lit caillouteux concentré sur une surface relativement faible à l'échelle d'un tronçon homogène + groupe à mon avis bien plus sensible à la qualité de l'eau qu'au piétinement d'une (petite) partie de ses substrats - je ne dis pas qu'il n'y a pas d'impact sur le milieu physique mais effectivement, je crois vraiment qu'il est à relativiser par rapport à celui de nos rejets domestiques, industriels, agricoles, du drainage, des rectifications de cours d'eau etc... sauf biotopes très particuliers et riches tels que bryophytes et tuf : et là effectivement, il faut absolument éviter le piétinement !
- impact sur poissons et écrevisses (à pieds blancs) : là aussi j'aurai tendance à relativiser l'impact sauf dans des cas de figure particuliers où l'impact peut être plus fort ; dans la majorité des cas, on est dans des config pratiquement sans poissons (hormis ceux qui ont éventuellement dévalé et peuvent être naturels ou alevinés... qui sont au fond des vasques et qui y restent...) et sans écrevisses quand le lit est très resserré/encaissé et soumis à des pressions hydrauliques (forces d'arrachage) très fortes en crues ; bien sûr, il y a des secteurs de pratique où l'on pourrait avoir en berges (ruisseaux affluents ou parties amont par lesquels parfois les pratiquants passent) des écrevisses ou bien des secteurs en aval où il pourrait y avoir des frayères à truite, ou du chabot... et un piétinement préjudiciable au stade oeufs/alevins au printemps (car bien peu de pratiquants en hiver !)
- impact augmenté en étiage sévère estival : turbidité + manque d'oxygène ? peut-être dans des cas de figure aussi particuliers... manque d'ombrage (ce qui est peu fréquemment le cas en canyon mais cela arrive...)

bref, comme toujours et comme pour toute activité, l'impact est à examiner au cas par cas, par des experts donc si possible un minimum objectifs ; il y a toujours un impact, mais dans quels cas nécessitera t-il une réglementation, voire une interdiction ? (on ne peut pas généraliser a priori et régler la question sur ce forum !)
en attendant, à mon niveau, je diffuse dès que j'ai l'occasion auprès des pratiquants les règles minimales de "bonne conduite"...

2- A propos de la gestion de l'activité et de son impact socio-éco :
- problème de l'organisation complexe de l'activité (3 fédé ! qui en plus ne sont pas toujours en parfaite harmonie + des pro dont la philosophie est effectivement différente)
- pratiquants clubs : bien difficiles à "cerner", contrôler, connaître ... mais les plus sensibles à l'enviro globalement et en demande d'éléments pour minimiser leur impact ; environ 20 % de la pratique ; le pb c'est que bcp croient encore que qd ils sont dans le lit du canyon, ils ne sont pas sur une pté privée... et peuvent donc sans rien demander à personne, non seulement passer mais également couper les arbres, aménager un sentier d'accès ! (oui, il y a de l'éducation à faire !)
- pratiquants guidés : tous styles y/c les qqs absolus irrécupérables où qu'ils aillent... et au sein dles guides, là aussi, tous les styles mais de plus en plus se rassemblent en asso de massif ou dpt, s'inscrivent dans les démarches de gestion multi-acteurs, signent des conventions avec les riverains, etc... bref, se sensibilisent
- impact éco non négligeable pour certains territoires (retombées touristiques) : c'est la mode d'en parler alors je le rappelle au passage quand même...
- qd bv avec contrat de rivière ou SAGE, on commence (j'ai poussé pour en Tarentaise, sur les bv du Fier, du Guiers et maintenant dans le Vercors occidental ...) à associer ces usagers et c'est bien !
et je suis au fond persuadée qu'au vu de l'évolution de la pratique en certains sites, on ne peut pas faire autrement qu'initier des démarches concertées de gestion partout où nécessaire en fonction des enjeux ! (ce que fait par ex le PNR Vercors sur qqs sites phares comme les Ecouges ou le Furon, avec des difficultés effectivement communes à la gestion de tous les sports de nature = terrain privé + surfréquentation par personnes pas forcément très respectueuses des terrains privés + potentiels conflits d'usages + potentiels accidents...).
- Se rappeler qu'il existe aussi les CDESI-PDESI maintenant (compétence département) et que c'est leur créneau de prendre ce sujet à bras le corps... et d'aller jusqu'à classer des sites d'intérêt departemental (comme on a fait les PDIPR...) mais j'ai pu constater que dans certains depts montagnards (donc avec pratique canyon) on oublie encore cette activité !

Je défends souvent les Poissons, les Pléco, les Libellules ou les Oiseaux... et je continue aussi à me faire plaisir de temps en temps en canyon... Cette activité a droit d'exister (comme la pêche, la chasse, l'escalade, la randonnée...), simplement elle a explosé de manière un peu anarchique il faut bien le reconnaitre en 20 ans et il est temps que tous les acteurs se mettent autour de la table de la négociation...

Le monde du canyonisme est un "petit monde" (tout le monde se connait au moins par le net : descente_canyon.com, etc...), majoritairement convivial et amoureux de nature, encore un peu opaque pour les acteurs classiques de l'eau... mais je ne doute pas qu'à l'avenir, on apprenne à mieux se connaître et à améliorer/raisonner la pratique ENSEMBLE !

On pourrait peut-être organiser une journée de rencontre-échanges à l'échelle régionale, via une "chasse au cas pratique par ex" (un samedi en juin aux Ecouges ou dans le Rhéby) ? Si vous êtes nombreux à être intéressés ...

Hélène L.

L. CECCARELLI (non vérifié)

mar 01/02/2011 - 19:01

Bonjour,
Merci Hélène L. de cette réponse bien complète.
Je ne cherchai pas à lancer un débat ici. Juste avoir des billes objectives sur notre impact, sur un forum qui semble regrouper des gens qui ont une culture scientifique.
Organiser une journée de rencontre-échanges à l'échelle régionale ? Je suis pour la circulation d'info, l'échange, la sensibilisation, la formation, alors je dis un grand oui à pareille initiative. Je serai présent et je dois pouvoir rameuter pas mal de monde côté canyoniste (j'adhère à l'AFC et à la FFME, je connais quelques acteurs de l'AGESSEC), un peu moins côté pêcheur, mais d'autre pourront le faire (Benjamin Bulle ?).
Par contre, sous quelle "égide" est-ce que cette rencontre peut se faire ? Si c'est à Villebois, autour du Rhéby, on doit pouvoir convaincre la municipalité de nous prêter une salle, sonoriser une table ronde,... (le Maire de Villebois était présent à la réunion organisée par la DDT de l'Ain le 10 décembre dernier, il est bien sensibilisé à nos problématiques), si c'est autour des Écouges (j'adore ce canyon !) je ne connais personne...
Un samedi en juin, c'est noté.

Benjamin Bulle (non vérifié)

mer 02/02/2011 - 10:27

Bonjour,

Cette initiative peut être intéressante et semblable à ce qui a été engagé sur la VAlserine et la Semine et qui semble se dessiner à l'avenir dan s l'Ain.

Je peu ramener du monde (mais pas beaucoup à mon avis, 2ou3 maxi) mais je crois qu'il faut faire attention a respecter le rythme de la DDT qui a montrée le 10 décembre dernier sa motivation à gérer ces conflits usages. Il ne faut pas, à mon avis, faire une contre-démarche de ce qui est en train de ce faire. Doucement oui, mais qui a le mérite d'exister.

Voir même je propose qu'ils descendent avec nous, et je propose aussi de descendre le Rhéby que chacun d'entre nous connait.

Là encore les post ci-dessus m'amènent des remarques dont je préférerai discuter de vive voix le jour de la descente.

C'est un peu comme d'habitude, on est tous d'accord entre gestionnaire des activités dans les grandes lignes, et moins dans les détails "techniques" et une des grandes sources de conflits sont les incivilisés qui, pêcheurs ou cannyoneur, ne se rendent pas compte que leurs agissements porte préjudice à l'ensemble de leur activité respective.

Je crains pour ma part qu'il soit difficile d'encadrer ce dernier point, tout aussi d'accord que nous pourrons l'être sur une "charte des bonnes pratiques"...

Bonne journée

L. CECCARELLI (non vérifié)

mar 08/02/2011 - 16:05

Bonjour,
Je suis allé assister en curieux à l'Assemblée Générale de l'AGESSEC hier soir. Les 3 fédérations qui s'occupe de canyon (FFCAM, FFS, FFME (délégataire de l'État)) ainsi que l'AFC (dédiée canyon) étaient représentées par leur président et/ou leur vice président. Un troisième professionnel de l'encadrement a rejoint le conseil (non décisionnaire mais consultatif). Les décideurs et représentants "statutaires" sont tous des bénévoles qui ont un agenda blindé de réunions sur leurs trois activités (escalade, spéléo, canyon) ainsi qu'avec des élus en tout genre. Sur la partie canyon, il existe effectivement des actions de rencontres programmées (Semine, actuellement si j'ai tout compris). On peut leur demander d'envoyer un ou deux représentants. Ils connaissent bien leur dossier mais n'ont pas vocation à être des scientifiques des écosystèmes aquatiques, comme peut l'être Hélène L.
Je ne vois pas en quoi ça peut être un problème que la journée de rencontre-échanges à l'échelle régionale soit intégrée ou non dans la démarche de la DDT. Là on n'est pas sur des conflits d'usage d'un cour d'eau particulier. J'ai d'ailleurs eu la confirmation hier que la journée aurait dû se centrer sur un bilan de l'impact de l'arrêté sècheresse, (le compte-rendu semble montrer que le sujet de départ a largement dévié).

Pour cette journée...
Si on est sur notre impact sur le milieu, avec un arbitrage scientifique, ça va intéresser du monde...
Si on part sur un procès des canyonistes, je viendrai mais je ne ferai pas la promotion d'une telle rencontre.

Je crois qu'il faut définir un thème, une problématique.

Hélène L., comment vois tu les choses pour cette journée de rencontre-échanges à l'échelle régionale un samedi en juin ? Qu'est-ce que tu entends par une "chasse au cas pratique" ?

Chloé Renouard

Profile picture for user Chloé Renouard

mar 08/02/2011 - 17:27

Bonjour à tous,

Pour précision, Hélène L. parle surement des "pêches aux cas pratiques" de l'Association Rivière Rhône Alpes.

Les pêches aux cas pratiques sont des rencontres informelles qui permettent aux adhérents de faire partager leurs expériences ou de valoriser une action réalisée sur leur territoire en invitant les autres membres du réseau à participer ou à assister discrètement aux réunions ou sorties de terrain.

Si vous trouvez cette formule utile et que vous même, vous souhaitez ouvrir une visite de terrain, une rencontre ou une réunion intéressante pour les membres du réseau, n'hésitez pas à renseigner et à nous renvoyer le formulaire vierge téléchargeable ici à l'adresse suivante : arra@riviererhonealpes.org. Nous nous occuperons de sa diffusion aux membres du réseau.

Bonne journée,
Chloé RENOUARD

Hélène L. (non vérifié)

mer 09/02/2011 - 13:29

Bonjour,

Précision pour Laurent (mais sans doute as-tu cherché sur le site à comprendre "qui se cache" derriere l'ARRA ?) : en simplifiant un peu, l'ARRA est une asso de plus de 10 ans qui regroupe des gestionnaires (syndicats) de cours d'eau (via leurs chevilles ouvrières que sont les chargés de mission, animateurs et techniciens de rivière) et une diversité de partenaires de ces gestionnaires (conseils généraux, autres financeurs, ... , bureaux d'études, ...). Tout ce monde œuvre pour la bonne gestion de nos milieux aquatiques, notamment à travers des procédures à l'échelle des bassins versants (contrats de rivière, SAGE...).

L'outil "pêche aux cas pratiques", décrit ci-dessus par Chloé, ne colle pas exactement a priori avec l'idée que j'avais, quoique... donc je m'étais dit qu'on pourrait qd même peut-être le mobiliser.

Mon idée était la suivante (parce qu'effectivement le débat sur forum a ses limites...) : se donner l'occasion de se retrouver une journée (une matinée en canyon, une apres-midi en salle) pour continuer le débat entamé sur ce site à propos de l'impact environnemental du canyonisme : état des connaissances, points de vue, idées pour améliorer les choses... Je n'imagine pas (car cela demanderait des moyens et une organisation bien plus importante) une réunion ouverte aux "pratiquants lambdas" mais seulement une réunion avec les représentants-encadrants de l'activité intéressés à l'échelle RA (voire associer le dpt 39).

Qui :
- pdts (ou responsables canyon) de clubs rhonalpins et asso départementales investis dans cette activité (il n'y en pas des 10 aines...)
- représentants d'asso de pro
- chargés de mission de bassins avec canyons et autres adhérents de l'ARRA intéressés par la question (fédé de pêche, agents Onema, ...) invités via l'outil "pêche au cas pratique" : cela supposera que les intéressés non adhérents adhérent à l'ARRA ! (un peu de "racolage" utile !)
- des "experts" scientifiques (hydro-écologues) : j'espère au moins arriver à faire venir un chercheur hydrobiologiste de l'Université Lyon 1 par ex, mais si certains pensent à quelqu'un en particulier qui pourrait être expert de la question ? (je peux me mettre dans le "lot" mais ce serait mieux d'être plusieurs...)

Organisation pratique : pour faire simple et ne pas engager la responsabilité de l'ARRA
- la "pêche..." ne concernerait que l'apres-midi en salle
- la matinée en canyon devrait faire appel à des pro (autant que de besoin) pour l'encadrement, sauf si un club veut organiser (avec assurances individuelles et matériels...) l'encadrement des personnes non pratiquantes

Avantages Ecouges :
- Je peux me charger de l'organisation (ce n'est pas loin de chez moi) : trouver une salle, solliciter des pro, ...
- il y a une démarche de contrat de rivière en lancement (études préalables en cours) et donc une réflexion possible appliquée à un cas pratique de démarche en cours qui souhaite s'emparer de la question, je pourrai contacter la chargée de mission avec laquelle nous avions déjà prévu d'organiser une sortie "canyon" avec les bureaux d'études et qqs acteurs locaux intéressés en juin
- On pourrait parler de ce qu'a fait et fait le PNR Vercors sur ce canyon (réglementation, aménagement...) ; inviter le chargé de mission Activités de Nature du Parc

Si vous préférez le Rhéby :
- j'aurais plus de mal à m'en occuper pratiquement car je ne connais pas de "relais locaux" auprès des collectivités et que je suis loin
- je ne sais pas du coup si la mobilisation de l'outil "pêche au cas pratique" serait possible ? (il faut un adhérent local ARRA a priori qui fasse l'invitation, non ?)

Je propose à ceux qui souhaitent participer à l'organisation de cette journée de m'envoyer un mail... pour qu'on poursuive la discussion hors forum.

Hélène

L. CECCARELLI (non vérifié)

dim 13/02/2011 - 22:20

Bonsoir,

OK pour l'avantage Écouges, indéniable. J'en ai parlé à deux élus de Villebois (Rhéby) qui ne soutiendrait pas une demande de salle des fêtes gratuite si les habitants de Villebois ne peuvent pas accéder à ce qu'ils auraient pu considérer comme une sorte de débat public, donc n'en parlons plus.
Tout ça va grandement m'intéresser en tant qu'élu associatif, encadrant et formateur en canyon et à titre personnel bien entendu. Je vais commencer à en parler un peu plus sérieusement autour de moi.

OK pour clore le débat ici.
Je t'envoi un mail.

Laurent

ramsès (non vérifié)

mer 23/02/2011 - 12:49

Quelle est votre définition de l'évolution de la biodiversité?

L. CECCARELLI (non vérifié)

mar 10/01/2012 - 12:52

Bonjour,

Je rouvre ce sujet entérré depuis un an car il y a du nouveau :

Deux IBGN ont été fait par la société SAGE ENVIRONNEMENT en octobre dernier sur le cour d'eau qui traverse la commune de Chaley (pour justifier d'une fermeture partielle du site au canyonistes) : l'un à 15m en amont du point d'entrée des canyonistes et l'autre à 15m en aval du point de sortie.

Les résultats sont 14/20 en amont et 08/20 en aval.
Pris tel quel, on ne peut que conclure : "le monde du canyon a littéralement ravagé le cours d'eau" (n'est-cce pas ?)

Mais les quelques excuses sur les mauvaises conditions pour réaliser ces deux IBGN dans le rapport écrit, ainsi qu'une utilisation vraiment très légère de ces résultat dans l'argumentation au profit de supposition sans observation à la clé et de recours à des textes de loi, me posent question...

Trois questions me viennent à l'esprit :

1- Un IBGN, c'est tellement normalisé que mené par n'importe quel partisan pro-canyon ou anti-canyon, il donnera exactement le même résultat, non ?

2- Existe-il réellement des "mauvaises conditions" pour réaliser un IBGN ?

3- La comparaison de deux IBGN en amont et en aval d'un tronçon est il un indicateur scientifiquement irréprochable ?
(Il y a des ouvrages humains sur le parcours (dalle bétonnée, tunnel, vannes rouillées, conduites métaliques rouillées, pneu). La différence de résultat des deux IBGN est elle seulement due à la pratique du canyon ?)

Merci d'avance de vos réponses.

nv (non vérifié)

mar 10/01/2012 - 14:08

Bonjour,
je suis le TR du syndicat de l'Albarine dont le bassin accueille ce ruisseau, je suis ce dossier.
La commune proposait effectivement une fermeture partielle du site ainsi qu'une réglementation, le monde du canyoning a lui, demandé une étude (pas l'inverse).
Cette dernière a été commandée par les services de l'état afin d'être impartial.

Les notes d'un ibg peuvent être très caricaturales, c'est le cas ici. En revanche la liste faunistique elle ne l'est pas et montre une dégradation forte des pops de macroinv entre l'amont et l'aval du ruisseau.

Pour répondre à vos questions:
1- oui, le be sage est accrédité cofrac. Sans agressivité aucune j'espère que vous l'êtes aussi pour parler "d'utilisation légère, de supposition sans observation" et leur reprocher de parler de la loi.
2- oui
3- oui (pour montrer une changement de qualité, pas l'expliquer)

Cette étude ne se sert pas que de l'ibg pour dire (p78) " le canyoning n’est pas compatible avec la préservation de l’habitat d’intérêt communautaire et du « très bon » état écologique du ru" mais ce n'est pas le sujet ici.

Pardon de squatter le forum avec nos histoires de bugistes!

L. CECCARELLI (non vérifié)

ven 13/01/2012 - 03:49

Excusez-moi pour ma dernière question, elle est hors sujet, sinon un peu déplacée. J'ai eu réponse à mes trois questions. Nous pouvons clore la discussion ici. Merci encore pour vos réponses.

Hervé (non vérifié)

ven 13/01/2012 - 08:54

Bonjour,

Pour aller plus loin sur la question, si effectivement le canyonning s'arrête sur ce site, il serait indispensable mettre en place un suivi annuel sur quelques années (au delà de 5). Cela permettrait de voir si il y a une évolution de la biodiversité (faune, flore). Il faudrait bien sûr conserver les points amont et aval et continuer à mesurer les paramètres physico chimiques et hydrologiques du cours d'eau (la variation pourrait être due à des conditions hydro, physico chimiques, morpho différentes). Du boulot en perspective mais un bon moyen d'avoir une réponse un peu plus claire.

Bonne journée

nv (non vérifié)

ven 13/01/2012 - 16:59

Bonjour,
Mr Ceccarelli je ne vous suis pas trop: j’ai écrit l’an dernier que si une étude existait sur un ruisseau elle ne serait pas extrapolable. Je ne vois pas trop le rapport avec le fait que je sois d’accord avec les conclusions de l’étude menée cette année sur le ruisseau de Chaley.

La phrase extraite de cette étude (que j’ai citée dans mon post précèdent) parlait du ru de Chaley. Peut être que je n’ai pas été assez clair mais elle n’avait pas l’ambition de s’appliquer à tous les canyons. Je continue à penser que cette étude n’est pas extrapolable à tous. Peut être seulement aux « sources carbonatées » … .

Si vous avez relu mes posts de l’an dernier vous devez avoir compris que dans nos boulots le contexte est plus qu’important. On serait sur du granit cette histoire ferait certainement moins de tapage.

A voir l’heure à laquelle vous avez écrit je comprends que le sujet vous tient à cœur, c’est également mon cas.

Pour Hervé : un suivi serait très instructif mais comme le laissait entendre ta dernière phrase : cékikipaye ?
La commune certainement pas et donc par extension le syndicat. On pourrait le faire en interne mais si l’honnêteté du be est déjà mise en cause … .
Enfin, si ça amuse l’Etat de mettre à nouveau la main au portefeuille pourquoi pas.

Bon week end.

L. CECCARELLI (non vérifié)

ven 13/01/2012 - 19:52

Bonsoir,
Toutes mes excuses pour le contresens que j'ai fait : j'ai lu "exploitable" au lieu d'"extrapolable".

Sinon, je dirait qu'avoir des aprioris, être convaincu de quelque chose, être partisan, ce n'est pas de la malhonnêteté. Je ne remet pas en cause l'honnêteté du Bureau d'Étude. Par contre, je crois en la démarche scientifique, et la transparence des conditions d'expérimentation ou de sondage qui vont avec, pour permettre à d'autre scientifique de reproduire à l'identique ou de remettre en cause les résultats.

Je m'interroge beaucoup sur l'IBGN. Je pensais qu'on prenait des photos des lieux exactes. Sur la station du bas (bas du parcours), il me semble que tout est très calcifié, et que dé-souder un galet nécessite un peu de force... alors qu'au dessus, sur la station amont, la calcification est moindre, ça bouge plus. La luminosité n'est pas la même non plus. La couleur des pierres est plus ocre. Je me pose la question de l'équivalence des deux stations.
Je me pose aussi la question du petit affluent qui coupe le chemin de randonnée. D'accord il ne représente pas un gros débit, mais d'où vient-il ? Est-ce que c'est le trop-plein de la station d'eau potable ? Si oui l'eau est-elle traitée au chlore ? Pourquoi ne parle t'on pas de ce petit affluent qui a l'air d'avoir été créé par l'homme ?

Bon week-end également.

nv (non vérifié)

mar 17/01/2012 - 17:25

Bonjour,
l'affluent dont vous parlez est alimenté par le trop plein du réservoir d'eau potable, c'est de l'eau qui est captée vers le barrage. Cette eau ne rencontre rien de particulier hormis l’écoulement dans les tuyaux. Le traitement est fait par UV (non rémanent) mais l'eau du trop plein n'est pas traitée.

Vous avez bien raison de vous poser des questions sur l'équivalence des stations, vous pouvez demandez à google ce qu'il pense des limites de la méthode, il vous donnera plein d’arguments. Mais vous cassez pas trop la tête là-dessus, aucun invertébré (enfin je crois) n'est protégé légalement.

Le souci n°1 de la pratique du canyonning sur ce ru est qu'il limite la construction du tuf par l'arrachage des mousses, le retrait des embâcles, le piétinement ... . Il n’y aurait aucun insecte cela ne changerait rien au vu de la loi. Et s’il vous plait ne parlez pas, comme je l’ai entendu l’autre jour en réunion, de l’impact des crues, elles font partie du système.

Bref la pratique n’est pas compatible avec la pérennité de ce milieu « d’intérêt communautaire et prioritaire ». Ce qui là, n’est pas en accord avec la loi et le SDAGE.

L. CECCARELLI (non vérifié)

ven 20/01/2012 - 15:56

Bonjour,

"l'affluent dont vous parlez est alimenté par le trop plein du réservoir d'eau potable, c'est de l'eau qui est captée vers le barrage". Excusez moi de mettre en doute ce que vous dites mais le barrage est à mi parcours (à moins qu'il y ait deux barrages). Peut-on imaginer une captation d'eau potable en aval du point d'entrée des canyonistes ?
Entendu que cet écoulement est sain.

Merci de me donner un petit peu raison d'avoir quelques doutes sur l'équivalence des stations. Effectivement la calcification ne semble pas la même en amont et en aval. Les phénomène de résurgence font que le débit est bien plus gros en haut qu'en bas. L'ensoleillement est différent (meilleur en haut, à priori). Je me disais bien que les descriptions des stations étaient un peu légère. Je ne me casse pas la tête sur cet aspect IBGN. Mais je cherche tout de même à comprendre cette différence de note... Que les invertébrés soient ou non protégé légalement est un autre sujet. Le sujet est bien de savoir en quoi notre activité est impactante et de combien.

L'arrachage des mousses, je ne dis pas qu'il ne nous arrive pas de le faire mais je dirais que ça peut représenter 0,1% de la surface des mousses. On peut aussi parler de la différence entre tuf et calcification sur dalle. Je pense que nous serons d'accord pour dire que ce n'est pas tout à fait la même chose. Le ru de Chaley est extrêmement riche en tuf. Quelle est la part dégradée ? Là aussi, il y a matière à discussion... 0,1% peut être... (ce n'est pas une provocation, je le pense sincèrement). Le vrai tuf (structure vacuolaire propice à l'habitat) s'observe beaucoup sur les côtés du cours d'eau, là ou il y a du "suintement" et finalement pas là ou l'eau est courante avec une certaine vitesse. Sur le vrai tuf, le canyoniste ne passe pas "à priori". Il préfèrera passer là où l'eau passe. L'adhérence y est bien meilleure. Dans les parties dîtes "à toboggan", la pente est raide, il arrive que des plaques de calcification puissent partir. Je reconnais que c'est visuellement très laid et je me pose la question des conditions qui ont fait que ces plaques sont parties car la calcification sur dalle, à Chaley, est particulièrement compacte et solide. Je me pose aussi beaucoup la question de l'impact des promeneurs. Le cours d'eau a très peu de passage qu'un promeneur ne peut atteindre. Et là, oui, les parties réellement en tuf, peuvent être rapidement dégradée, le promeneur ne recherchant pas vraiment d'avoir les pieds dans l'eau... On ne parle pas de l'impact du promeneur dans ce rapport car ce n'est pas le sujet, alors que le cours d'eau est connu pour être très esthétique et que le sentier pédestre le surplombe sur environ la moitié du parcours.
Sur le retrait des embâcles, je ne maîtrise pas la pratique à moins de 0°C. Je ne peux rien en dire.
Sur le piétinement des berges, je ne connais que le point d'entrée, le point de sortie, et les 2 "sauts à répétition". Quelle est le pourcentage de berge piétinée par les canyonistes ? 0,1% ? 0,2% ? Là encore je ne dis pas que l'impact de notre activité est nulle mais il est peut être à nuancer.

Sur le SDAGE, j'ai des lacunes, je vais me renseigner.

nv (non vérifié)

mar 24/01/2012 - 17:48

Bien le bonsoir,
je ne comprends pas votre premier paragraphe ni ce que vous écrivez sur les embâcles.
Vos interrogations sur les promeneurs me font sourire, vos chiffres également. En revanche je suis étonné que vous n'ayez pas parlé de la micro centrale.
Votre démonstration sur le tuf montre que nous ne sommes pas d’accord sur le fonctionnement de la « bête ».
Je citerais Hélène L quelques lignes plus haut: "sauf biotopes très particuliers et riches tels que bryophytes et tuf : et là effectivement, il faut absolument éviter le piétinement !".
Elle parait pourtant plutôt conciliante dans ce qu'elle écrit par ailleurs.

Je vais me répéter, c'est une histoire de contexte, prenez le pas pour vous ou pour votre activité.

C'était mon dernier message, n'hésitez pas à passer un coup de fil.