Un nouveau guide sur la restauration pérenne des captages d’eau potable

A l’occasion de la semaine pour les alternatives aux pesticides qui se tient jusqu’au 30 mars 2016, l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse publie un nouveau guide qui propose aux collectivités des solutions concrètes pour protéger durablement leurs captages d’eau potable des nitrates et pesticides.

La pollution des captages peut conduire à des traitements onéreux pour garantir la qualité de l’eau potable. Le commissariat général au développement durable estime que ces pollutions imposent aux ménages français des surcoûts de traitement de 400 à 700 M€ qui sont répercutés sur leur facture d’eau. Mieux vaut donc privilégier la prévention, en réduisant à la source les pollutions qui menacent les captages.

Le guide bénéficie du recueil d’expériences d’une centaine de personnes impliquées dans la restauration de la qualité des captages d’eau polluée par les pesticides et les nitrates. Il valorise les meilleures pratiques et dégage un consensus autour de deux enseignements phares :

  • Les collectivités sont au cœur du dispositif : elles sont légitimes pour fédérer les utilisateurs de pesticides et de fertilisants que sont les agriculteurs, les communes, les particuliers et les gestionnaires d’infrastructures autour d’une démarche globale de territoire ;
  • La réduction des pollutions peut être source de valeur économique : pour que la démarche soit pérenne et acceptée par tous, elle doit aussi permettre aux agriculteurs présents sur l’aire d’alimentation de captage de générer un revenu qui compense, voire surpasse, les efforts fournis. L’agriculture biologique ou l’oenotourisme en sont des exemples.

Des collectivités pionnières se sont déjà engagées :

  • Perpignan Méditerranée a lancé des actions de protection pérenne de captage financées en partie par une contribution « solidarité » de 0,01€/m3payée par les abonnés au réseau d’eau potable. Dans ce cadre, elle a aidé l’élaboration d’un plan agro-environnemental au sein de la cave de Dom Brial (Baixas), dont 55 coopérateurs ont des parcelles dans la zone de protection des captages. D’ici à 2016, tous ces vignerons auront réduit de manière drastique l’usage des herbicides sur 500 ha.
  • A Lons le Saunier (39), grâce aux agriculteurs qui ont modifié leurs pratiques, la ville peut offrir aux Lédoniens de l’eau bonne à boire, débarrassée de toute pollution. Elle a ouvert des débouchés aux produits biologiques de l’aire d’alimentation du captage dans les restaurants municipaux.
  • Suite à la pollution du captage de la commune voisine, Courthézon (84) a annexé son schéma directeur d’alimentation en eau potable au plan local d’urbanisme. Elle bénéficie ainsi d’un plan pluriannuel d’investissement pour lancer un programme d’actions intercommunal.

L’agence de l’eau invite les collectivités et leurs élus à s’appuyer sur l’expérience d’autres territoires. Elle peut leur apporter jusqu’à 80% d’aide pour l’animation de la démarche, l’ingénierie de projet, les diagnostics de territoire, les suivis de la qualité de l’eau et les actions agricoles bénéfiques pour l’eau dans le cadre du programme de développement durable.

>> Télécharger le guide « Restauration pérenne de la qualité de l’eau des captages pollués par les pesticides et les nitrates »

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