Ensemencement de ligneux

Anonyme (non vérifié)

ven 16/09/2011 - 12:35

Bonjour,

Je recherche des retours d'expérience éventuels d'ensemencement de ligneux (frênes, chênes...), à la place de plantations. L'objectif serait multiple :
- le projet en question concerne le reboisement de surface importante de parcelles agricoles (recréation de ripisylve) :il s’agirait donc de réduire les couts que représenteraient l'achat de plants à racines nues ;
- on espérerait une réduction des pertes ou de l'entretien, sachant que le projet est situé en région méditerranéenne donc sèche (gard) ; en plus, le sol est très drainant et la nappe bien loin (cours d'eau enfoncé, classique..).
- on pense également que peut-être un ensemencement assurerait une meilleure implantation des plants germés sur place, voir une meilleure reprise dans la mesure où les semis seraient récoltés dans les boisements sur place. Sur ce point, l'un contact à l'ONF dément (il n'y aurait rien à espérer sur ce plan ...)

Bref, si vous avez des tuyaux à ce sujet : retour d'expériences, modalité de réalisation, travail préalable du sol, ..., je serais très intéressée.

Flamina
 

antoine werochowski (non vérifié)

lun 26/09/2011 - 22:09

Bonjour
Une petite piste: pourquoi ne pas faire appel aux connaissances des forestiers (ONF qui fait de la production de graines certifiées, CRPF) ou des pépiniéristes qui produisent du plan à partir de semis (pepinière naudet ou autre locale) pour connaitre leurs méthodes de préparation du sol...
Autre chose, cette technique a été très utilisée dans les années 1870 pour le reboisement de très grandes surfaces puis ensuite pour la restauration des terrains de montagnes à partir de 1880:
Economique, elle prend moins de temps à réaliser et comme vous le dite les plans qui poussent sont de fait + résistants
Comme tous semis, il y a des ratage mais pas plus qu'avec des plantations.

Si nous ne sommes pas dans un système à vocation de production de bois, le semis à toute sa place:
Laissons faire la nature (recolonisation naturelle si possible à partir d'arbres semenciers du site, cela prend du temps et passe par une phase d'embroussaillement mais c'est naturellement que les arbres émergeront du lot) et si nous l'aidons, prenons des espèces locales (pourquoi pas les graines des arbres de votre rivière par exemple, c'est mieux en terme de génétiques: les arbres sont adaptés)

quelques références historiques qui évoquent les reboisements de l'époque (100 000 ha en 1 an!)
La forêt: perceptions et représentations Par Andrée Corvol,Groupe d'histoire des forêts françaises
Connaissance et reconnaissance Par Philippe Riou-Nivert
http://www.google.fr/search?tbm=bks&tbo=1&q=reforestation+par+semis+
Restoring floodplains in Europe: policy contexts and project experiences Par Timothy Moss,Jochen Monstadt p193 évoque les projets de semis en plaine et leur acceptation sociale: entre le semis naturel et la plantation, un compromis a été recherché en définissant des zones en libre évolution et les autres plantées

RENOU Emmanuel (non vérifié)

mar 27/09/2011 - 09:51

Bonjour,

En effet cette technique de reboisement a été très couramment utilisé pour reboiser des parcelles agricoles.
Au départ le projet dans l'Ain sur la Veyle pour le contournement de la gravière prevoyait un reboisement de ce type. Le Maître d’œuvre BIOTEC avait même fait la proposition de mélange, mais il y avait des problèmes pour le levé de dormance pour la mise en œuvre.

Je t'invite donc à te rapprocher du cabinet BIOTEC à Lyon ou de voir directement dans la biblio forestière.

Bonne continuation dans tes recherches, je suis preneur pour les informations que tu trouveras ou même ensuite sur le retour d'expérience dans 3 ans.

Emmanuel RENOU
Technicien rivière sur le Giffre

Laetitia (non vérifié)

lun 03/10/2011 - 16:31

Semer des chênes peut offrir de très bons résultats selon les expériences forestières. On peut semer 'à la canne' : on fait un trou avec un bâton et on y met un gland ou bien avec des techniques proches de l'agriculture : labour, travail du sol et semis. L'ONF a pas mal travaillé là-dessus avec du matériel agricole transformé pour du semis forestier. Tu peux te renseigner auprès de producteurs de semences : sècherie de la Joux (ONF) dans le Jura, pour obtenir des semences préparées.

Flamina Kung (non vérifié)

lun 17/10/2011 - 14:29

Je vous remercie beaucoup pour ces éléments de réponse. J'ai de mon coté eu un retour d'expérience auprès du syndicat mixte du Vistre, qui travaillent pas mal là-dessus et ont déjà fait l'expérience. ils ont de leur coté fait un travaille du sol important (décompactage du sol par passages successifs d'une herse, puis semis mécanique, mais qui n'a pas fonctionné pour le glands... trop gros pour l'ensemensoir ! Pour les frênes,par contre, ca marche bien (pour les grandes surfaces, c'est mieux...). Le résultat sur site, c'est une bonne levée des frênes, qu'il faut chercher au milieu des herbes folles mais qui sont bels et bien là. On gagne donc certainement un peu de temps par rapport à une reprise naturelle avec les semenciers naturels. Mais il y avait des parcelles à coté qui n'ont bénéficié d'aucun semis et qui étaient très bien colonisés par les frênes après 10 ans d'abandon : la nature semble faire ca très bien...

Concernant la levée de dormance, c'est effectivement un point à ne pas louper : soit semer avant l'hiver pour une levée au printemps d'après, soit on prend une année de décalage (ce qui n'est pas non plus trop grave, à mon sens quand on part sur un plan de recolonisation qui prendra de tout façon 20 ans pour avoir une belle foret alluviale...). A priori, les semis de l'ONF sont "préparés" : ils leur font subir le temps nécessaire au froid et au chaud pour que la graine germe dès la première année.

Je vais donc creuser tout ca avec des graines de frêne et des glands (au minimum, liste à affiner sachant que nous sommes dans le sud) ; pour les peupliers, on va laisser venir avec les semenciers naturels. Le plus gros problème pressenti, c'est la concurrence avec robinier, ailante et autres érables negundo, mais ca, qu'y pouvons nous ? A voir si c'est réalisable un entretien sélectif les premières années...

Je vous remercie pour vos tuyaux et adresse (je cherche maintenant surtout les forestiers fournisseurs de graine, il semble que l'ONF soit les seuls qui ressortent !), et je vous tiendrai au courant des résultats (sachant que je ne suis qu'humble bureau d'études, le maitre d'ouvrage, c'est le SMAGE des Gardons !).

Flamina

Laetitia (non vérifié)

ven 21/10/2011 - 11:42

Vilmorin est producteurs de semences forestières certifiées. à voir avec eux ...!